âge, date et lieu de naissance — trente-cinq, frappent l'éclat céruléen et aiguisent les angles des mâchoires. Mille-neuf-cent-quatre-vingt-quinze, un douze février, les ténèbres qui s'annoncent dans les allées londonniennes. nationalité et origines — nationnalité anglaise, quelques gouttes d'un sang irlandais distillé au fil des générations. sang de sorcier — pur, tandis que le patronyme serpente dans la boue, mais pur, toujours pur, idéal devenu dérisoire aux yeux de l'enfant devenu grand. profession — langue-de-plomb, cloîtré loin des murmures assassins. Un Travers au Ministère, protestations, incompréhension, rires goguenards et refus mordant. Patience et sang-froid pour maître-mots chez le fils au nom sali. Ne jamais s'abandonner aux ripostes, ne jamais s'époumoner à la gueule de leur injustice magique. Profil bas, fermeté, patience encore. Une décennie qu'Ambrose y a fait ses preuves, lentement, plus difficilement que d'autres sans aucun doute. Il y a ancré ses pas progressivement, jusqu'à ce qu'il ne finisse par se fondre au coeur du département des mystères. Passion au fond des tripes. Rage également. Le loup entré dans la bergerie. Les attentes de toute une vie. maison à poudlard — blason vert et argent vissé sur la poitrine, le lac noir pour toit durant sept années, à y laisser mûrir les idées, ruminer la rancune, brillant élève à la ténacité maladive. statut civil — fragiles fiançailles rompues depuis trop longtemps déjà. le coeur qui bat à reculons, qui se tord et s'échine à ne plus se projeter. parcours scolaire — sept années effectuées avec brio, du choixpeau aux aspic. ce n'était pas les rires et l'insouciance de tous ces autres, quelques sourires arrachés au vol parfois, le silence surtout, solitaire sans demeurer seul, l'énigme Travers que l'on n'osait contredire. baguette magique — vingt-sept centimètres de bois de sycomore, une larme de licorne en son coeur. patronus — un aigle jaillissant des gerbes argentés, vision salvatrice durant l'adolescence. La certitude d'être capable de se défendre, de ne pas se retrouver détruit à l'instar de son père. épouvantard — les murs qui s'abattent et l'emprisonnent, la danse monstrueuse des détraqueurs avalant ses derniers souffles de vie, la carcasse paternelle se dessinant en miroir de la sienne. frayeur de môme.  amortentia — une note de violette entêtante mêlée à l'odeur poussiéreuse de la salle des prophéties, le tout assorti de l'odeur des premières gouttes de pluie dans les bosquets fleuris de la maison familiale. localisation — appartement perdu dans la grisaille de diagon alley, Londres.  don magique — occlumens, depuis près de douze années, apprentissage dans la douleur, nécessité vitale de cloitrer les sombres pensées. qualités et défauts — déconcertant de calme et de maîtrise, regard glacial insondable, modulé à sa guise pour mieux tromper. émotions insaisissables naviguant dans les artères, véhémence cloisonnée au plus profond de l'esprit, haine, rage, fureur nourries depuis l'enfance, méconnues de tous. camoufle ce qui anime réellement le muscle atrophié battant ses côtes avec plus ou moins de ténacité. une énigme pour le monde, mystère cultivé et entretenu avec soin. l'image qu'il renvoie ne reflète en rien les ténèbres bourdonnantes de son coeur. elles sont soupçonnables, affleurant la surface de sa peau, tenant le monde à distance, imposant le respect, brillant de charisme sans pour avoir à se montrer bavard.  loyal envers les siens, s'il ne sait pas extérioriser ses sentiments, l'homme s'attache, pourtant. bien loin d'être l'insensible, tout du moins, de l'avoir toujours été. méfiance maladive, jeu d'hypocrite sur sourires acérés, le sorcier préfère le silence aux mensonges, la solitude aux personnes envahissantes. il ne reste pourtant que rarement seul, planqué dans le coin d'un bar, savourant la foule sans pourtant s'y mêler. intelligence vive, capacités d'analyses, imagination développée, souvent morbide, pèse ses mots et réserve ses actes. impulsivité relâchée uniquement à huis clos, loin des regards. amour illimité pour les derniers membres de sa famille, démontré plus ou moins adroitement, pourtant profondément ancré dans ses tripes. signe distinctif — tignasse de jais, iris d'une mer d'acier, les mâchoires ciselées au couteau, Ambrose possède à l'image de son cadet les traits caractéristiques des Travers, ces visages reconnaissables au milieu des foules, regard hypnotique et gueule aiguisée. Cicatrice derrière l'oreille gauche, le coin d'une table arrachant l'épiderme, mordant en profondeur, signature corporelle du lien houleux des frères Travers. faits notables — quelques murmures bourdonnent à ses oreilles, à celle de son cadet, atteignent parfois par malheur celles de leur mère. L'on dit parfois que le père était innocent, que l'un des oncles l'était également, ainsi que le plus vieux de leur cousin. Les langues interrogent en silence, les racontars de comptoir vont bon train. Le nom de famille est source de commérage, et l'on dit aussi que si l'aîné n'en a jamais dit mot, certainement vaut-il mieux ne pas lui poser la question. Admis au ministère, l'homme au nom mêlé aux sombres procès, sa complexe intégration au département des mystères constituait en elle-même une source inépuisable de débat qui n'a commencé à se tarir que récemment.  groupe — betrayed heart.