Encore une journée de travail, encore une journée longue et fatigante. Et pourtant Aconit n’avait toujours pas terminé. Son esprit s’égara quelque peu, qu’est-ce qu’il pouvait envier à être un adulte quand il était encore à Poudlard ? Finalement, cela n’était simplement qu’une routine assez épuisante. Tout semblait avoir perdu de pétillant, de malice et de fantaisie. Tout était simplement devenir fade, devenir monotone. Le seul rebondissement était simplement un imprévu. Une chose qui avait eu le don de l’énerver et de beaucoup le perturber. Qu’est-ce qui lui avait pris ? De prendre le Magicobus, il fallait reconnaître que certes, c’était pratique, mais c’était long et surtout très mouvementé. Aconit tomba sur l’un des lits, il décida donc de rester assis, il en avait assez de tanguer de droite à gauche. Les minutes passaient, le bus continuait sa route et il attendait. C’était de plus en plus énervant et perturbant. Il ne savait plus réellement quoi penser de tout ça, de ses envies et d’Asmodée. Tout semblait être perdu dans un flou qui ne faisait que s’épaissir et rendre Aconit de moins en moins sur de ses convictions. Il n’avait finalement jamais considéré la possibilité de construire quelque chose, et maintenant il n’y pensait que bien trop souvent. Mais pour le moment il devait faire quelque chose, il détestait ça, mais il s’était déplacé pour s’excuser. S’excuser d’être un crétin finit, très certainement, il avait conscience qu’il lui avait mal parlé. Qu’il aurait pu être plus aimable, mais c’était ses habitudes à lui. Il n’était pas gentil, il n’était pas méchant, il était les deux à la fois. C’était la réalité. Aussi triste que cela pouvait l’être, Aconit n’était pas à l’aise avec les autres.
Cela devait peut-être faire 30 minutes qu’il avait quitté Londres et il entendit enfin l’arrêt : Tinworth. C’était un village qu’il connaissait vaguement. Il n’avait jamais été venu ici pour visiter, mais pour travailler. Soigner des animaux. Sortant du véhicule – qui disparut aussi rapidement qu’il été apparut – il commença à marcher dans la rue principale. C’était quel numéro déjà ? Il fronça des sourcils, se trouvant quelque peu idiot de ne pas l’avoir noté. Cinquante-quatre ? Ou c’était cinquante-six ? Tant pis, Aconit décida qu’il irait toquer à la première porte qu’il trouverait. C’était le cinquante-six donc. Il avait de la chance, car c’était le bon numéro. Il se trouva idiot, car il ne savait pas quoi dire. C'était le moment de parler, il ne fallait pas qu'il reste là, pendant dix minutes à la regarder dans le blanc des yeux. Mais il ne put s'empêcher un sourire maladroit, accroché à la pensée qu'elle était belle, comme toujours. C'était fou ça quand même, elle était toujours aussi belle. Un long silence donc, il passa la main dans ses cheveux. «  Salut, euh… je pense qu’il faut qu’on discute. Je voulais m’excuser pour la dernière fois . » Il marqua une pause, tournant son regard vers la rue. « Je… euh… tu sais que j’ai du mal avec ça. Je voulais juste pas que tu le prennes personnellement. »

Aconit fut quelque peu surpris qu’elle l’invite à rentrer chez elle, après tout la dernière fois qu’ils avaient été en tête à tête, cela s’était mal fini et c’était également pour cela qu’il était venu la voir. Il espérait que cela n’allait pas devenir une habitude, que leurs têtes à têtes n’allaient pas toujours se terminer mal. C’était déjà compliqué, il ne voulait pas que son amitié avec Asmodée soit le prix à payer pour une alliance entre leurs parents. Après tout, c’était comme s’il la connaissait depuis toujours, elle avait une place dans sa vie, mais comme une amie. Maintenant, tout était remis en question. C’était un casse-tête et Aconit lui ne savait plus sur quel pied danser. Elle lui avait après tout demandé, s’ils devaient essayer, de tomber amoureux, s’ils étaient contraints de se marier. La phrase lui trotter dans la tête depuis. Essayer de tomber amoureux, c’était idiot, il n’était jamais tombé amoureux. Ou alors il ne s’en était jamais rendu compte. Il n’avait jamais même envisagé la possibilité de voir une femme autrement que comme – et excusez la vulgarité de ses propos- un banal coup d’un soir, ou une amie. « D’accord. » Finalement, il accepta de rentrer. D’un coup de tête, il chassa ses pensées dont il n’était pas si fier que ça. « Oui, c’est vrai qu’on avait beaucoup bu. Mais je n’aurais pas dû te mettre à la porte comme ça. C’est … enfin, je pense que tu comprends. J’ai mes limites et tu ne mérites pas ça. » Ses limites, ses faiblesses, si elle était restée, il aurait très certainement fait quelque chose qu’il aurait regretté et qui aurait davantage compliqué la situation. C’était déjà le bordel, il fallait ne pas en rajouter une couche. Il aurait très certainement pu rajouter ce qu’il avait déjà dit, qu’elle méritait mieux.
Manger. Ce mot vint réveiller son estomac qu’il avait négligé dans la journée. Non pas qu’il avait sauté un repas, c’était simplement que lors de sa pause repas, il n’avait pas eu faim. Donc il n’avait pas réellement donné quelque chose de consistant pour le remplir. Mais maintenant, il réclamait son dut. Il voulait être remplit. Aconit hésita un instant, il lui arrivait de s’inviter chez des amis à lui, non pas en s’imposant, mais parfois, il aimait simplement manger avec d’autres personnes. Mais la situation était compliqué, alors il essaya de la jouer finement. «  Si tu as une pomme, ou un truc du genre, je suis preneur » Lui-même essayait de se persuadé qu’il allait pouvoir se contenter de ça, mais au fond de lui, il savait simplement que cela ne le satisferait qu’à moitié.

Aconit laissa échapper un petit rire, comme pour détendre un peu l’atmosphère «  C’est vrai que tu ne m’as pas aidé pour le coup. Je ne suis qu’un homme.» La vérité toute nue. Parfois il n’avait pas de filtre, il disait tout simplement ce qu’il pensait. Et effectivement, elle ne l’avait pas aidé. Il était faible, vis-à-vis de ça, elle le savait, vu le nombre de gifles qu’il s’était pris devant elle. Et elle, elle rigolait, comme si c’était un spectacle qu’elle adorait voir. Il passa sa main dans ses cheveux alors qu’elle lui proposait de manger avec elle. Elle lisait dans les pensées, non ? Quelqu’un avait oublié de le prévenir ? Mais c’était tellement tentant. « Je veux bien, je dois reconnaître que je n’ai vraiment fait de repas aujourd’hui. » Un petit sourire vient faire son apparition sur son visage. Alors, il la suivit dans la salle à manger. L’endroit était spacieux, cela n’avait rien à voir avec ton petit appartement. Aconit se demandait comme elle faisait pour vivre seule dans un aussi grand endroit, ou alors c’était lui qui s’était habitué à son petit logement et finalement ce n’était pas si grand que ça, mais à peine avait-il eu le temps de commencer sa réflexion qu’il fut tiré, assez violemment vers la réalité.
« Un an… » C’était tout ce qu’il arrivait à dire vis-à-vis de ça. Un an, ils avaient une seule année. C’était peut-être aussi perturbant que de savoir la date de sa mort. Aconit voyait ça comme un compte à rebours, une année pour quoi ? Faire le deuil de sa liberté ? De son mode de vie ? Pour accepter quelque chose qu’il avait toujours refusé ? C’était comme un coup de massue et il ne put s’empêcher de froncer des sourcils, la nouvelle était assez difficile à entendre. Mais encore une fois, il fut quelque peu tiré de sa réflexion. Il la connaissait, bien même. Asmodée, il la connaissait depuis des années et en des années, on comprend plus facilement certaines mimiques. Laissant échapper un long souffle, il baissa les yeux vers le sol. Cela le dérangeait, il avait parfaitement compris qu’elle était en train de mentir. Le ton de sa voix et son expression, il avait appris à le reconnaître. Et il n’appréciait pas réellement la chose, mais d’une certaine manière, elle l’avait bien cerné. « Tu mens toujours aussi mal. » Laissa-t-il échapper, il ne voulait pas la déstabilisé, mais lorsqu’ils étaient plus jeunes, il s’amusait à se moquer d’elle sur ce sujet. Elle s’était certes améliorée avec les années, mais c’était toujours les mêmes choses qui la trahissaient. « Soit franche, je ne suis pas en sucre tu sais. » Encore une fois, il n’était pas agressif dans ses propos, simplement fatigué par la situation. Finalement, vous étiez dans une situation qui n’avait pas d’issue. La discussion, c’était la seule chose, vous deviez en parler, sans mensonge.

D’un côté que ce soit demain ou dans un an, ça revient au même. On est coincé là-dedans. pensa-t-il, refusant de le dire à haute voix, après tout ils avaient tout de même un an, c'était mieux que rien, non ? Il prit une profonde inspiration et s’asseyant quelque peu maladroitement sur l’une des chaises ornant la table de la salle a mangé. Il aurait pu l’aider, mais finalement, il la laissait faire, non pas qu’il était feignant, juste fatigué par sa longue journée de travail. Il la regardait faire des aller-retour disant finalement ce qu’elle avait sur le cœur. « Tu as espoir de quoi ? Finir par ressentir quelque chose pour moi ? On se connait depuis des années, tu sais. Tu ne penses pas que c’est juste parce que tu sais qu’on est fiancé ensemble que tu te poses peut-être trop de questions ? Je ne dis pas que ce n’est pas forcément les bonnes, mais tu t’en poses beaucoup. Non ? Enfin, je dis ça, car je pense que tu dois être confronté aux mêmes réflexions que moi. La seule chose qui change, c’est simplement qu’on est différent. Toi,Tu es déjà tombé amoureuse. D'une certaine manière tu as toujours attendu ça, sauf que je pense que tu aurais aimé avoir le choix.  Je n’ai jamais voulu de ça, de quelque chose, pas forcément avec toi. Je n’ai juste jamais voulu de quelque chose de sérieux. C’est pour ça que je batifole, comme tu dis. Car même si je ne veux rien de concret, j’aime ce genre de chose, tu comprendrais peut-être si tu savais ce que c’était. » Il marqua une pose dans sa pensée, autant qu’il parle lui aussi, dire ce qu’il avait sur le cœur d’une certaine manière même si cela pouvait être plutôt maladroit. « Mais là, je suis obligé de penser à quelque chose de concret et ce n’est pas dans mes habitudes. Je te l’ai dit la dernière fois, je ne peux rien te promettre. Je peux pas, car je ne sais pas, quoi pensé de tout ça. Je ne peux pas te promettre de tomber amoureux de toi, même si j’ai toujours eu de l’affection pour toi. Je ne peux pas te promettre de ne pas batifoler avec d’autres filles, car je ne sais pas si je peux attendre un an, même si je t’ai toujours trouvé belle. Ça n’a jamais été une question d’affection pour une fille, ce genre de chose pour moi, je réponds juste à des envies et à des désirs que j’ai. Mais je ne veux pas te faire pleurer, je ne veux pas que tu sois en colère à cause de moi. C’est compliqué. »

Alors qu’elle finit de mettre le couvert, Aconit attrapa Asmodée par le poignet et la tira vers lui. Elle se retrouva donc assise sur ses jambes. Lui-même ne savait pas pourquoi il avait fait ça. Un élan de taquinerie, c’était probablement ça. Une main posée sur son dos pour lui assurer une certaine stabilité, l’autre posé innocemment sur son genou. « Tu préfères peut-être que je songe à l'idée de batifoler avec toi ? »  Il rigola de bon cœur, en aucune manière il n’essayait de la séduire, il voulait simplement la faire sourire. L'idée était certes étrange, mais bon, comme il l'avait si bien dit, il n'était qu'un homme. Il n'avait jamais eu besoin de ressentir quoique ce soit pour pouvoir passer la nuit avec une femme. Et généralement, ils ne les connaissaient que pour une nuit. Asmodée, il la connaissait depuis toujours, c'était surement la seule chose d'étrange dans la situation. L'assimilé à ce genre d'idée lui paraissait déplacé. Il la connaissait, il savait qu’elle avait toujours tenu à des principes assez vieillots, cela avait toujours été source de moquerie de la part du sorcier. C’était bon enfant, il ne voulait jamais la vexer à ce sujet, mais il lui avait souvent dit qu’elle ratait quelque chose. Aconit savait qu’actuellement, tout comme lui, elle devait vivre un ascenseur émotionnel sans fin. La colère, la tristesse, l’incompréhension. Mais quand il était avec elle, il voulait simplement avoir la même relation que d’habitude, entre le rire et la camaraderie. Même si, la camaraderie semblait être plus tendre qu’accoutumé. Il vit tendrement posé ses lèvres le l’épaule dénudée de son amie, comme pour lui dire qu’il regrettait si jamais ça franchise l’avait blessé ou quoi que ce soit d’autre.

« Je sais que tu as des principes, tu dis que cela t’énerverait de savoir que je batifole avec d’autres filles. Je te dis justement, c’est comme être dans une impasse.  Je ne sais pas comment dire ça sans passer pour une sorte d’obsédé. Je n’enchaine pas les conquêtes, c’est juste que parfois j’ai des envies. Et pendant un an, ben, je vais devoir leur dire non, pour pas que tu sois triste ou en colère. » Il ne voulait pas faire un long débat sur ça. C’était simplement compliqué de demander à quelqu’un de réprimer ses envies. Mais encore une fois, Aconit était obligé d’être peut-être trop franc, pour lui expliquer. Car elle semblait de ne pas comprendre, ou ne pas vouloir comprendre. Puis d’un autre côté, et il se cachait bien de lui dire, lui-même ne savait pas réellement ce qu’il finirait par ressentir vis-à-vis d’elle. Après tout, il s’embrumait l’esprit avec des questions qui n’avait jamais eu lieu d’être et qui commençait à donc changer la vision qu’il avait d’Asmodée. Vision qui était restée pendant des années bloquée sur « Amitié », alors il ne savait pas réellement sur quel pied danser. « Avant de te répondre, je te retourne la question, c’est toi qui as utilisé le terme la première après tout. Qu’est-ce que tu entends par batifoler ? »  Aconit se contentait de fixer Asmodée, qui était en train de prendre une teinte rouge tomate, c’était presque mignon, a quel point elle pouvait rapidement être gêné avec ce genre de discussion. C’était surement à cause de sa méconnaissance dans le sujet, enfin, c’est ce qu’il pensait. Il posa a nouveau ses lèvres sur l’épaule de la sorcière, maintenant son regard dans le sien. C’était un peu étrange, parler de ce genre de chose, lui avait souvent eu le même effet, attisé quelque peu ses sens. Sa main avait doucement glissé pour finir sur le mollet de la sorcière. Alors qu’elle continuait le fil de sa pensée. Revenant sur le sujet des sentiments. Aconit prit une profonde inspiration.
« Ce serait bien pour toi. D’un côté, tu ne serais pas coincé avec un fiancé dont tu ne veux pas. Tu ne crois pas ? Mais d’un côté, je pense juste que tu te prends la tête inutilement, si tu finis un jour par ressentir quelque chose, tu n’aurais pas à autant paniquer sur ce sujet. Tu serais simplement contente ou heureuse, enfin je ne sais pas. En fait, oublie, je suis certainement mal placé pour te donner un avis pour ce genre de situation, c’est un peu une inconnue pour moi. Ressentir plus que l’amitié pour quelqu’un. L’inconnue de ma vie. »  Il clôt sa phrase par un petit rire. L’amour, l’inconnue de sa vie. C’était un peu étrange, non ? Elle qui ne connaissait rien des plaisirs charnels, connaissait mieux l’amour que lui.

Aconit ne put retenir un petit rire, moqueur cette fois. Elle était tellement mignonne, vingt-cinq ans et incapable de parler de ce genre de sujet sans bafouiller ou rougir. Sa main placée dans le dos d’Asmodée, se montra quelque peu câline, montant quelque peu, en restant assez délicat dans son geste. Il semblait qu’elle n’avait pas la même conception de la chose que lui. « Je ne leur fais pas l’amour. » Laissa-t-il échapper dans un souffle, il prenait soudainement son temps pour lui répondre. « C’est juste du désir, ou du plaisir. Mais si c’est l’acte en lui-même qui te dérange… Non ce n’est pas nécessaire, je peux me contenter de moins, mais je ne peux pas me satisfaire de rien. » Il murmurait presque sa phrase, il voulait éviter qu’elle prenne mal ce qu’il venait de dire. Doucement, il posa son front contre le bras de la demoiselle et il ferma les yeux. « Batifoler, donc. Sa part de baisés et ça vont jusqu’à l’acte en lui-même. Donc c’est assez vague, comme terme. »  Laissant échappé un petit souffle, revint poser ses lèvres sur l’épaule d’Asmodée. C’était comme s’il avait pris un petit coup de chaud, une légère vague de chaleur. Ce n’était pas vraiment le genre de sujet qu’ils devraient avoir et pourtant ils restaient là-dessus. Puis elle se leva. D’une certaine manière, c’était mieux ainsi.
« Tu détournes ma phrase je ne t’ai pas dit que je le voulais, je t’ai demandé si tu préférais que je songe à l’idée de batifoler avec toi. Ce n’est pas la même chose et surtout tu ne m’as pas répondu. Et je ne sais jamais à l’avance quand je veux batifoler avec une sorcière. Il faut juste qu’elle soit intéressante et que je lui trouve un certain charme. Eh oui, tu es intéressante et je te mentirais si je disais que je ne te trouvais aucun charme. » Il répondait à son ton de défi, avec la même intonation. Si elle voulait un peu jouer, il ne se refuserait pas une partie, tant que cela ne dégénérait pas. D’un côté, ils n’avaient pas bu, donc ils étaient parfaitement conscients de leurs actes et paroles.  

C’était étrange, parfois, il avait le sentiment qu’elle le provoquait un peu, qu’elle essayait, de quoi ? De le mettre au défi ? Il ne savait pas, ne sachant pas réellement comment raisonner vis-à-vis d’elle. Comme si les fiançailles avaient déclenché un petit jeu de séduction ? Il ne savait pas réellement si la séduction était vraiment le mot. Mais ils se cherchaient un peu, d’une certaine manière, peuvent être que c’était leurs manières d’essayer d’accepter la situation. C’était quelque chose qu’ils n’avaient jamais eu comme comportement, leur relation n’avait jamais changé depuis Poudlard, sauf depuis l’annonce de leurs fiançailles. Alors qu’elle apporta le repas, Aconit se contenta de sourire, lui expliquant qu’elle n’avait pas à s’inquiéter, il était déjà content de mettre quelque chose dans son estomac. Puis lorsque ce fut fini, dans un silence qui trahissait très certainement une faim qui s’était fait beaucoup désirer, elle se relança le sujet.
« Ce n’est pas réellement quelque chose qu’on prévoit à l’avance, ça perd de son sens je trouve. Je ne réfléchis pas sur ce domaine, je me laisse aller tout simplement. Donc non je n’envisage rien, disons qu’il peut y avoir une possibilité que j’en ai envie, a un moment. C’est d’ailleurs pour ça que je t’ai fait partir, car sur le moment oui j’en avais envie. Et  « tu ne veux pas que je te considère  comme les autres ». »  Dans le cœur d’aconit, il n’y avait que de la confusion,  c’était un mélange qui faisait que lui-même ne savait plus où se positionner dans cette situation. Elle n’était pas comme les autres, c’était son amie, il l’avait toujours considérée comme différente des filles avec lesquels il passait la nuit. Seulement, c’était son amie. Elle était comme une interdiction qu’il s’était imposée, jamais personne pour lequel tu as un minimum d’affection. La liste était courte, mais elle avait toujours été dedans. Il ne voulait pas réellement mélanger les choses, se risquer de tomber dans quelque chose qu’il ne pourrait pas contrôler comme il le souhaiter. Mais c’était différent d’une certaine manière. « Franchement, j’aurais tendance à te dire que je n’ai pas envie que tu réfléchisses à l’idée de batifoler avec moi pour éviter que j’aille voir ailleurs. Il faut que tu en aies envie, tout simplement. Je n’ai pas envie que la situation te force à réfléchir sur ce genre de chose. C’est vraiment étrange, je trouve, de devoir réfléchir sur ça. » Pas de réponse, elle se contenta de dire qu’elle devait se laver. Alors qu’elle fut partie, Aconit laissa échapper un long, soupire, il ne savait pas quoi faire ou quoi dire, il avait le sentiment d’être mis au défi, et il se sentait quelque peu joueur. Alors, il fit quelque pas dans le salon regardant la décoration, puis médité sur le comportement à adopter. Ironique, lui-même disait qu’il ne fallait pas réfléchir sur ce genre de domaine, il en venait, à penser à quelle limite il ne devait pas dépasser pour éviter un malaise. Tiré de ses pensées par Asmodée qui passa en serviette, rouge comme une écrevisse. Ce fut le silence, jusqu’à ce qu’elle rentre dans sa chambre « Elle est pas croyable » murmura-t-il pour lui-même, il ne put cependant pas retenir un sourire. C’était vrai, elle était assez tête en l’air, c’était comme si elle faisait tout pour le pousser à bout, sans réellement qu’elle en ait conscience. Puis elle fut rapidement son arrivée. S’approchant d’Aconit, assez prêts. Doucement, il vint passer ses doigts dans la chevelure d’Asmodée, dégageant le cou de celle-ci, il réduit davantage l’espace entre leurs corps. Il se sentait joueur, mais ne la bousculerait pas trop. « Nous disions donc… » Il laissa glissé ses doigts sur le cou de la sorcière, sa secondement vint saisir sa hanche, pour la retenir ou pour la rassurer, il ne savait pas vraiment. « Que je ne veux pas que tu y réfléchisses. »  Tes doigts glissaient le long de sa mâchoire, ton pouce finissant sa route sur sa bouche, effleurant ses lèvres. « Car ça ne se prévoit pas à l’avance. » Il posa ses lèvres sur le cou d’Asmodée, délicatement, il ne put s’empêcher cependant de serrer un peu sa prise sur la hanche de la sorcière. Tout en remontant son visage, il continua de l’embrasser dans le cou, pour finir sur sa joue. Puis il se détacha d’elle, et vint prendre place dans le canapé. Il voulait éviter que les choses ne dégénèrent, il voulait simplement lui montrer, enfin lui donné un petit aperçu de ce qu’il voulait lui expliquer. « si je t’avais demandé la permission, ça aurait perdu de son charme » expliquant ainsi son geste, comme s’il était en train de lui apprendre une leçon sur le désir

Elle voulait donc jouer, soit. Cette fois, il avait parfaitement le contrôle de ses actes et pensé, l’alcool ne serait pas là pour prendre le dessus. Doucement, il attrapa Asmodée par la taille, il voulait qu’elle s’approche. Elle semblait vouloir apprendre, alors il fit ne sorte qu’elle se mette à califourchon sur ses jambes. Aconit laissa glisser à nouveau ses doigts dans son cou. Rapprochant à nouveau leurs deux corps, l’embrassant à  nouveau comme il y avait quelque instant. Sa secondement, vint naturellement se posé sur la cuisse nue de la sorcière. Effleurant sa peau. « Il y a différentes manières pour une fille de le montrer » sa main glissa légèrement, il laissa son doigt dessiner les contours de son short sur sa jambe. « Le regard » il laissa à nouveau ses lèvres prendre possession de ce cou si délicat. « Les paroles » murmura-t-il réduisant au maximum l’espace entre son torse et le corps de la sorcière. « Les actions » cette fois il captura les lèvres de son amie. La main qui était sur son cou vint glisser dans sa chevelure, il ne voulait pas qu’elle parte, il ne voulait pas qu’elle l’embrasse comme une enfant. Il voulait lui montrer, il ébaucher un peu les jeux d’adultes. « C’est un tout de montrer son désir »   N’avait-elle pas dit qu’elle voulait apprécier après tout ? Lentement il laissa ses mains se poses sur les hanches de la sorcière, attrapant le pull afin de le remonter quelque peu. Laissant paraître la peau rosée de la jeune femme, il rompit le baiser et se pencha pour pouvoir s’aventurer sur son ventre. Il  y posait doucement ses lèvres, glissant dans un souffle d’un endroit à une autre. C’était ça qu’il aimait chez les femmes, elles étaient sensibles partout. Prenant une profonde inspiration, il arrêta cet élan de tendresse tout en la gardant contre lui, posant son menton contre la poitrine d’Asmodée afin de pouvoir la regarder droit dans les yeux. Elle voulait savoir quoi, si elle pouvait s'essayer à le provoquer ? Si c'était le cas, elle s'était déjà prêtée à l'exercice sans le savoir. Aconit avait le sentiment que c'était une mauvaise pente, ce qui était en train de se passer entre eux n'étaient surement annonciateur que d'une grosse prise de tête pour lui. S’il s'était toujours refusé de "batifoler" avec une amie, c'était simplement, car cela impliqué qu'il y avait un semblant d'affection déjà existant. Et qu'il avait toujours fui l'association du désir avec celui de l'attachement. Mais là, il était en train de jouer avec le feu et il allait surement se brûler. Fiancer ou pas. « C’est compliqué à expliquer, disons que c’est du donnant donnant, je n’ai pas le contrôle, j’écoute, j’observe et je fais en fonction. Il y a des personnes qui aiment prendre leurs temps, d’autres non. Tu as des filles qui aiment tout contrôler et d'autres qui préfèrent se laisser aller tout simplement. J'essaye de satisfaire en fonction de la personne que j'ai en face de moi. »

« Ce n’est pas de la triche, tu es sensible. » Il posa doucement ses lèvres sur celle d’Asmodée, comme si il cherchait à la séduire. «  On l’est tous » lui aussi, avait ses « faiblesses », des choses qui le rendait fou de désir. Bien qu’a l’instant, il était déjà sur la voix. « Qu’est-ce qui est fou ? » Il la laissait faire, jouer ou apprendre, allez savoir quel était le bon terme, il savait juste qu’il la laissait se prendre dans le jeu. Il ne put retenir un léger sourire lorsqu’elle lui retira son haut, elle n’était pas habituée avec ce genre de chose, et son manque d’expérience était clairement visible. Ça avait son charme. « Je prends mon temps » c’était tout ce qu’il trouvait à lui répondre, reprenant possession du cou de la sorcière avec ses lèvres. Ses mains glissées sous son pull, posé sur son dos. Il avait les mains glacées comparées à elle, provoquant un frisson qui lui parcourut la colonne vertébrale. « Disons que ça fait longtemps que je n’ai pas eu affaire à une demoiselle sans expérience. Elles ne sont pas du genre à traîner dans les bars pour repartir avec des inconnus. » C’était vrai, les filles avec qui il terminer ses soirées, c’était des demoiselles qui souvent cherchait simplement une aventure d’une nuit comme lui. C’était à Poudlard, ou c’était plus compliqué. Mais maintenant, il n’avait jamais été confronté à ce cas de figure. Lentement, il revient poser ses lèvres sur le ventre d’Asmodée, entourant l’un de ses bras autour de sa taille, comme pour l’empêcher de fuir, qu’elle profite après tout. Son souffle était un peu plus audible, il appréciait le moment lui aussi. Surtout après la frustration qu’il avait vécue la semaine passée. Sa main s’égara, remontant toujours plus le pull de la sorcière, il continuait à embrasse chaque nouvelle parcelle de son corps qu’il découvrait. S’arrêtant évidemment avant d’arriver à la poitrine, bien qu’il ne fût qu’un homme et qu’il appréciait particulièrement cet endroit, il ne voulait en ne rien mettre mal à l’aise Asmodée. Croisant son regard, c’était comme s’il lui demandait s’il pouvait ou non continuer. D’une certaine manière, il n’y avait pas grand-chose de dramatique en soi, il ne faisait que l’embrasser rien de plus.

«  Si ça peut te rassurer, tu me rends fou. Tu es tellement parfaite » c'était vrai, il employait se terme comme une moquerie quand ils étaient jeune « Mademoiselle perfection », mais maintenant il se trouvait simplement face à la vérité, elle était parfaite. Aconit n’avait qu’une seule envie, c’était de la posséder, de l’entendre gémir, de lui faire perdre la tête sous ses assauts, qui sont encore pour elle un mystère.  Mais il se doutait bien que cela ne resterait qu’une pensée, qu’une envie qu’il n’arriverait pas à satisfaire, c’était ça, d’être parfaitement maître de son corps, l’alcool n’ayant en rien engourdie son esprit. Délicatement, il dégagea les bras de la sorcière, qu’elle avait positionnée sous cette poitrine qu’elle avait accepté finalement de… t’offrir. Il prit une profonde inspiration, alors que finalement, il découvrait d’avantages sur Asmodée, des choses dont il n’avait jamais imaginé découvrir sur elle par ailleurs. L’un de ses bras vint faire le tour de la taille d’Asmodée, comme pour la capturer, comme s’il était encore possible de réduire encore d’un cran la distance entre vos corps. Sa paume vint englober l’un de ses seins, tel l’homme curieux qu’il était. Tout en laissant ses yeux dans ceux de son amie, il posa ses lèvres sur cette poitrine qui lui était comme offerte.«  C’est plus intense. » Il laissa sa langue s’égarer.  «   Elles découvrent et d’une certaine manière c’est beau. » Il la bascula sur le canapé, Asmodée se retrouva allongé et il se retrouvant ainsi au-dessus d’elle. Il continuait son exploration, regagnant son cou, qu’il commençait à mordiller. C’était plus intense, comme si Aconit avait passé la seconde vitesse, il voulait tout simplement l’entendre profiter. Rien de plus, il s’était réellement promis de ne faire que l’embrasser ce soir. L’une de ses mains vint se perdre sur sa cuisse. Sa bouche, elle, ne tardait pas à regarder ses seins, étrange fascination de l’homme qu’il avait toujours aimé goutter. Aconit voulait juste la faire vibrer, lui donné un avant-gout de tout ce qu’elle s’était refusé auparavant. «  Certaines ne vont que profiter, d'autres essayent de faire profiter l’homme également. Je pense que ça dépend, des moments, des envies. »  Lentement, il se détacha d’elle, profitant qu’elle est allongée pour descendre sa tête vers ses cuisses. Il n’avait pas encore posé ses lèvres ici, il esquissa un sourire alors qu’il attrapa la jambe d’Asmodée. Posant tout d’abord ses lèvres sur sa cheville. «  Tu es belle, Asmodée » il ne l’avait jamais dit ainsi qu’il la trouvait belle. Il continuait sa route, embrassant son mollet, finissant sur sa cuisse. Prenant une inspiration, il remonta, il ne voulait pas la mettre mal à l’aise ou qu’elle s’imagine qu’il avait des projets plus poussés pour la soirée – même s’il fallait le reconnaître qu’il n’aurait pas été contre- glissant ses bras autour de la sorcière, il posa doucement ses lèvres sur les siennes.

« Asmodée, je ne fais que t’embrasser, ne t’inquiète pas » il voulait la rassurer, comme pour lui dire qu’il ne tenterait rien si elle ne le demandait pas, ou ne faisait rien qui risquait de lui faire comprendre qu’elle en voulait davantage. Il laissa ses lèvres se perdre à nouveau dans son cou. Laissant échapper un faible grognement qui ne cachait pas une certaine envie en lui, mais il se retenait. Il le pouvait après tout. C’était la première fois qu’il était dans ce cas de figure, vibrer et faire vibrer une sorcière en sachant pertinemment qu’il y avait peu de chance qu’il ait plus. Mais il allait la revoir, ils allaient encore parler de ce sujet fâcheux qu’étaient leurs fiançailles alors même qu’ils n’avaient pas eu le choix. Mais ce moment précis était choisi, était voulu et venait simplement perdre Aconit dans des pensées qu’il ne s’était jamais réellement imaginé avoir. Il voulait qu’elle revienne vers lui, revivre cette soirée plus tard, encore et encore. C’était comme si l’adolescent qui avait eu un petit coup de cœur pour Asmodée était de retour. Finalement, il s’était privé, c’était refuser de s’accrocher à cette pensée par le passé, et il vivait ça. Collé contre son corps presque nu, l’entendant gémir, elle était magnifique.  « Mais si tu préfères… » Susurra-t-il. « Je peux rentrer chez moi. Je ne veux pas que tu sois mal à l’aise », mais sur l’instant il continuait de profiter un peu de la situation, laissant sa bouche descendre le long de son cou. Se perdre sur la clavicule de la sorcière, pour retourner se poser sur sa poitrine. Il ne voulait pas réellement profiter de la situation, il cherchait plutôt à continuer de la rendre folle. D’une certaine manière, c’était comme s’il lui montrait, un petit aperçu, de ce dont elle s’était toujours privée. De toutes les sensations qu’il pouvait lui procurer. C’était simplement un homme qui voulait se faire désirer. Il voulait qu’elle garde en tête cette soirée, longtemps. Qu’elle en rougisse rien qu’à se la remémorer. Que son corps soit envahi par une bouffée de chaleurs quand elle le reverra.