I'LL COME TO YOU - Rick & Ginny

« And I dream of your protective arms around me when I am all alone in the dark. I dream of your lips on my lips and how they could erase all the pain in the world. »

Tu respires, tu respires un grand coup dans ce silence qui t’entoure désormais. Tu es de retour au Terrier, tu t’es enfin échappée de cette foule, tu as réussi à t’en sortir, tu sais que tes enfants vont bien, tu espères que personne n’aura été blessé. Tu sais que tout le monde finira par revenir au Terrier à un moment ou à un autre mais pour l’instant la maison est vide à part ta mère qui fait la sieste ignorant ce qui est en train de se passer. Tu essayes de te calmer mais tes mains tremblent. Comment est-ce qu’une simple manifestation avait pu tourner au désastre ainsi ? Comment est-ce que tous ces sorciers pouvaient être aussi aveugles ? Oui le Ministère était corrompu mais était-ce une raison pour croire cette Fraternité ? C’était le genre d’organisation qui te faisait peur. Tu allais devoir te renseigner mais tu savais que les renseignements seraient presque inexistants. Cela te rappelait trop Voldemort et ses mangemorts. Ils avaient peut-être de bonnes intentions mais à part déclencher une guerre civile, tu ne voyais pas ce qu’ils pouvaient vouloir. Et les accusations sur Harry … Tu sentis ta gorge se serrer. Cela allait vous retomber dessus encore une fois car tu n’avais pas vu Harry depuis un an, depuis que tu avais claqué la porte. Oh tu l’avais aperçu quelques fois à des dîners auxquels tu devais te rendre en tant qu’entraîneuse des Harpies mais rien de plus. Aujourd’hui cependant, tu savais que tu allais devoir aller le confronter. Tu devais savoir ce qu’il se passait parce que te laisser dans le noir était dangereux pour toi, pour tes enfants et il était temps qu’Harry arrête de garder des secrets. Est-ce que son obsession de vouloir arrêter Fawley l’avait amené vers une pente descendante ? Tu ne le croyais pas vraiment. Harry et Drago n’avaient jamais été les meilleurs amis du monde mais ils étaient arrivés à faire la paix en quelque sorte depuis la fin de la guerre. Le petit Scorpius avaient souvent été invité chez vous étant un ami d’Albus et tu n’avais pas remarqué Harry le traiter différemment à l’époque où il s’intéressait à ses enfants. Tu soupirais. Tu tremblais encore, tu ne pouvais pas être seule, tu devais sortir de cette maison où tu étouffais. Vous étiez censés être heureux, vivre en paix. Mais ce soir tu avais l’impression que tu rentrais à la maison après une journée remplie d’évènements horrifiants comme cela avait été le cas pendant la Seconde Guerre et tu refusais de retourner à cette époque. Tu te levais et tu laissais un mot sur la table de la cuisine avant de te mettre à marcher vers sa maison à lui. Tu savais qu’il serait là pour toi, tu savais qu’il t’écouterait. Tu avais besoin qu’on te dise que tout allait bien se passer, tu ne pouvais plus laisser cette solitude te peser ainsi, il fallait que tu fasses quelque chose. Avant que tu ne t’en rendes compte, tu étais en train de frapper à sa porte. Les lumières étaient allumées, tu savais qu’il était là. Tu avais envi de le voir aussi si tu te laissais te l’avouer. Alors toute excuse était bonne n’est-ce pas ? Alors que la porte s’ouvrit, tu lui dis : « Hey Rick, je peux entrer ? » Tu espérais qu’il ne dirait pas non, tu espérais qu’il n’était pas occupé. Tu avais vu Hestia à la manifestation, tu espérais qu’elle allait bien, mon Dieu tu espérais que tout le monde allait bien. Et cette pensée te fit fondre en larmes. Le stress de la journée, la peur qui t’envahissait à l’idée que quelqu’un ait pu être blessé voir mort … « Je suis désolée … Je … » Dis-tu ne sachant quoi dire d’autre alors que les larmes coulaient sur tes joues.

I'LL COME TO YOU - Ginny & Rick

« And you wonder when you wake up will it be alright ? Feels like there's something broken inside. But I promise you this. I'll always look out for you, that's what I'll do. »

Rick ferma la porte de son bureau derrière lui, sa tête taraudée par une migraine naissante soulagée de retrouver le calme de la pièce. Cela faisait presque vingt heures qu'il parcourait les couloirs de Ste Mangouste de long en large sans prendre une minute pour souffler. Chaque année à cette période, c'était la même chose. Des admissions à la pelle, des sorciers peut-être plus étourdis à l'approche des fêtes de fin d'année, en plus des cas plus coriaces qui demandaient une attention particulière... L'hôpital était en ébullition et si Rick assumait auparavant des double services sans aucun problème, cela devenait plus compliqué au fil des années. Il ôta sa cape de médicomage et s'approcha du bureau, rangeant d'un coup de baguette les quelques parchemins qu'il avait laissé en plan la veille. Il jeta un coup d’œil à l'horloge sur le mur qui indiquait treize heures trente et ne put retenir un bâillement. Il enfila son manteau et prit dans les mains le tas de parchemin qu'il venait de ranger, avant de transplaner directement chez lui. La maison était vide et silencieuse, comme toujours. Le soleil d'hiver illuminait le séjour d'une lueur pâle et Rick ferma les rideaux lentement, admirant les plaines ventées au-dehors. Puis il alla s'installer dans le canapé, prenant avec lui les quelques parchemins qu'il devait terminer de lire. Après avoir relu trois fois le même paragraphe sans s'en rendre compte, il ferma les yeux et s'endormit.
Il se réveilla quelques heures plus tard, presque en sursaut. Il cligna des yeux plusieurs fois, désorienté. Il ne se rappelait pas s'être endormi. Les rouleaux de parchemins étaient étalés sur le tapis, mais il tenait toujours en main celui qu'il avait commencé à lire. Rick se redressa et s'assit, retirant ses lunettes qu'il posa sur la table basse, avant de se frotter les yeux. Quelque chose l'avait réveillé, un bruit peut-être. Il tendit l'oreille, mais la maison était toujours plongée dans un silence sans nom. Le vent au-dehors était tombé. Peut-être était-ce ce drôle de pressentiment qu'il ressentait alors, ou tout simplement cette sensation de faim qui arrivait progressivement. Il haussa les épaules et s'étira, puis ramassa les parchemins pour les poser sur la table. La luminosité avait considérablement baissé et Rick jugea que cela devait être la fin d'après-midi. Il alluma les lumières douces de la pièce, plongeant le séjour dans une ambiance tamisée propice au repos et chaleureuse, et s'apprêtait à allumer la télévision magique quand trois coups furent frappés à la porte d'entrée. Il se dépêcha d'aller ouvrir, et fut agréablement surpris de se retrouver nez à nez avec Ginny. Son contentement fut de courte durée cependant, car elle ne semblait pas être au mieux de sa forme. « Hey Rick, je peux entrer ? » Rick sentit ce drôle de pressentiment qui l'avait réveillé lui revenir en pleine face ; il connaissait assez Ginny désormais pour sentir quand quelque chose n'allait pas. Il lui adressa un sourire qui se voulait aussi chaleureux que les lumières de son salon. « Oui bien sûr, entre, » répondit-il en s'écartant pour la laisser passer. Il ferma la porte et se tourna vers elle pour l'inviter à avancer vers le séjour, mais les larmes qu'il vit alors couler sur les joues de son amie le stoppèrent net dans son élan. « Je suis désolée … Je … » Pris de court, l'esprit de Rick se perdit en questions inquiètes. Que pouvait-il bien se passer ? Ginny était une femme forte et pétillante de vie, débordante d'entrain et plus coriace qu'aucune autre. Rick se sentait tout à coup démuni et presque paniqué de la voir si désespérée. Il posa doucement les deux mains sur ses bras dans un geste de réconfort. « C'est rien, Gin, c'est rien, » la rassura-t-il, cherchant des yeux son regard, tentant de lui communiquer autant de confiance que possible. Lorsque leurs regards se trouvèrent, il ne la lâcha plus des yeux, voulant lui montrer qu'elle avait toute son attention. « Dis moi ce qui ne va pas. »  

I'LL COME TO YOU - Rick & Ginny

« And I dream of your protective arms around me when I am all alone in the dark. I dream of your lips on my lips and how they could erase all the pain in the world. »

Les larmes coulaient sur tes joues. Tu n’arrivais pas à les arrêter. En réalité tu n’arrivais toujours pas à croire que cette journée c’était réellement passée. Comment est-ce qu’une simple manifestation de gobelins avait pu tourner au vinaigre de cette manière ? Tu l’ignorais, tu n’étais pas certainement de vouloir savoir de toute manière parce que tout ce qui comptait étaient les conséquences. Tu n’en mesurais certainement pas la portée encore mais tu savais que cela ne pouvait pas être bon. Et à tous les niveaux. Pour le pays et pour ta famille. A cet instant précis tu détestais Harry de tout ton être. Tu le détestais de vous faire payer ses erreurs, tu le détestais de ne pas avoir été là pour sauver ses enfants … Tu ne savais pas où était Lily, elle était aux mains de Goyle, ça tu le savais et tu n’étais pas assez idiote pour penser qu’il l’avait mise tranquillement dans une chambre en attendant que l’on vienne la chercher. Pas quand tout le pays veut se venger de la mort de Drago, pas quand on vient d’annoncer qu’Harry est responsable, pas quand on connaît la relation entre les Goyle et les Malfoy. En réalité tu as peur, pour la première fois depuis bien longtemps tu as peur. Pas réellement pour toi mais pour tes enfants. Tu aurais tellement aimé qu’ils vivent dans un monde où la seule chose à laquelle ils auraient à se préoccuper était de savoir s’ils allaient avoir une promotion, s’ils allaient sortir avec des amis dans la soirée, s’ils se mariaient à la bonne personne … Mais il était clair que ce qui attendait tes enfants était bien plus compliqué que cela et tu allais devoir les y préparer, tu allais devoir t’y préparer aussi parce que tu savais qu’ils ne te laisseraient pas tranquille non plus. Tu n’avais pas vu Harry depuis plus d’un an mais tu portais toujours son nom et surtout, tu avais été mariée à ce dernier bien trop longtemps pour que cela s’efface. Mais ce n’était pas vers Harry que tu te tournais à cet instant précis, c’était vers Rick. Parce qu’au cours de l’année qui venait de s’écouler, Rick avait été un soutien fantastique, tu avais appris à le connaître et tu ne regrettais pas de l’avoir rencontré. Il était un peu ton rayon de soleil dans ce monde qui semblait ne pas trop t’aimer ces derniers temps. Alors tu n’avais pas hésité à aller frapper à sa porte. Quand les larmes se mirent à couler, tu pouvais voir que tu l’inquiétais mais tu étais incapable d’arrêter. Tu le laissais donc t’entraîner vers son salon et son canapé. Tu n’essayais pas de protester, tu avais besoin de t’asseoir de toute manière. « C'est rien, Gin, c'est rien. Dis moi ce qui ne va pas. » Ce surnom … Harry te le donnait autrefois mais il y avait bien longtemps que cela n’avait pas sonné juste dans sa bouche. Il avait d’ailleurs de lui-même arrêté de l’utiliser. Mais étrangement dans la bouche de Rick cela ne te gênait pas. Les larmes étaient toujours là mais elles devenaient moins grosses, moins importantes. Tu pris une grande inspiration avant de lui dire : « J’ai été à la manifestation. Ca a tourné au cauchemar en quelques minutes Rick. C’était horrible. Et soudainement la Fraternité cette organisation dont tout le monde ignore tout donne des preuves comme quoi Harry a tué Drago. Mais bien sûr Harry n’est pas là alors c’est sur mes enfants que tout le monde est tombé. James est blessé, Lily est dans les bras de Travers, Dieu sait où est Albus. » Dis-tu en mettant ta tête entre tes mains. « Et Scorpius … Il veut se venger, je sais qu’il est blessé, je sais qu’au fond il sait que ce n’est pas ma faute ni celle de Rose mais … C’était horrible, tout simplement horrible … » Dis-tu sans te rendre compte de l’incohérence de ton discours. Mais tu es en état de choc. Tu sais aussi qu’une visite au bureau des aurors va être de mise et tu vas devoir faire face à Harry, lui rappeler qu’il a des enfants qui payent pour ses erreurs et tu n’as même pas envi d’y penser …