C'est la dernière planque de Björn. Il ne va pas y rester longtemps, juste pour cette nuit. Il n'aime pas retourner dans ses anciennes planques, c'est hors de ses habitudes, hors de ses principes. Exception, pour le bien de tous. Exception, pour ne tuer personne. Pas que le meurtre ne lui pose un véritable problème, mais il préfère le commettre en pleine connaissance de cause. La planque la plus éloignée de toute civilisation. Certes, il y a des gens dans ce village, il ne peut pas le nier mais il espère s'en être suffisamment éloignés, il ne pouvait pas faire mieux. Il a essayé de s'écarter de toute civilisation, autant que possible, s'il pouvait éviter de se faire remarquer, ça l'arrangerait. Les mercenaires, tueurs à gages ne plaisent pas à tout le monde. Assez étonnant quand on y réfléchit. Il est d'une rare utilité. Ce n'est pas à tous les coins de rue que l'on peut trouver quelqu'un qui accepte gentiment de tuer les êtres indésirables. De plus, si ses transformations commencent à se faire savoir, ça risque d'être dégradant pour les affaires. Personne n'aime les loups-garous, même semi. Créatures incontrôlables, dangereuses qui ne répondent pas assez fidèlement à l'argent, contrairement à un Björn humain. Certes, seulement sous pleine lune, mais c'est une mauvaise image de plus. Goyle, il sait qu'il saura en tirer profit car il sait tirer profit de chaque situation, depuis toujours, mais pas pour l'instant. Pour l'instant, il ne sait encore jamais transformé. Pour l'instant, il a assez peur. Pour l'instant, il imagine la nuit qu'il va devoir subir. Mais pour l'instant, il pense aussi à ce qu'il pourra faire de ce don, un fois qu'il y sera habitué. Rien ne se perd, il faut pas croire  mais bouger de lieu en lieu ne signifie pas résider uniquement dans ce genre de taudis. Il peut vivre dans des chateaux, s'il le veut. Björn peut faire son malin, penser à la manipulation de cette catastrophe, et se la jouer gros dur qui n'a peur de rien; la pensée de pouvoir se transformer en une semi-bête lui déplaît fortement. L'humain Björn est quelqu'un de brutal, violent, marginal sans qu'un quelconque bestiau n'ait besoin de venir prendre sa place. Tout de façon, ce n'est pas comme s'il avait le choix. La transformation aura lieu. Il a tout prévu, s'enfermer jusqu'à reprendre forme normale, histoire d'éviter de faire parler de lui dans un état d’inconscience monstrueuse, histoire d'éviter de tuer des âmes sans argent en échange.

Il lève les yeux vers le ciel. La nuit commence à tomber. Il attend l’apparition de la lune, qui ne devrait plus tant tarder. L'attente, ça ne lui plait pas. Il se sent véritablement comme un animal tournant dans sa cage. Un euphémisme. Puis, il la voit, plantée là, tout à fait normal, bien sûr. Il croit rêver. Mais jusqu'à preuve du contraire, Björn est incapable de rêver d'une femme, quelle quel soit. « Maeve? » Elle ne devrait pas être là. Ca ne faisait pas partie du plan. Il n'a pas prévu qu'on le tienne par la main pendant qu'il se transforme en monstre. Björn n'a pas besoin que sa soeur débarque au moindre petit problème. Certes, si elle avait été plus maligne, ce ne serait sans doute pas arrivé, un loup ne se serait pas jeté sur elle et il n'aurait pas fait le sacrifice d'être un semi-loup à sa place. Qu'elle veuille être présente, se déculpabiliser jouer la carte de la soeur protectrice - il est meilleur qu'elle pour ça - il n'en à rien à fiche, il a prévu d'être seul, il sera seul, point. Elle ne peut pas se pointer comme. Quoiqu'il en soit, il va devenir incontrôlable, et il ne veut pas qu'elle y assiste, il ne veut surtout pas la blesser. Le but n'est pas d'emmener sa jeune soeur à saint-mangouste, voire de la tuer, il ne doute pas une seule seconde d'en être capable. De plus, Björn n'aime pas l'idée qu'elle ait pu le filer, le suivre à la trace. En principe, c'est sa spécialité, à lui. C'est ainsi qu'il a pu veiller à sauver la peau de sa soeur, une fois de plus. Et ce n'est pas pour qu'elle débarque comme une fleur. « Maeve, putain, qu'est-ce que tu fous là? Sérieusement, dégage! » La douceur d'après Björn. Il est un frère aimant, à sa façon. Les Goyle - autant le frère que la soeur - ne sont pas des êtres doux. La brute d'un côté, la peste de l'autre. Ce n'est pas en disant le mot magique s'il te plait et non impero qu'elle acceptera de gentiment de disparaître. Il n'y a pas qu'à espérer que la motivation n'est pas sans faille. Il n'a aucune envie de batailler en cet instant, et encore moins de capituler. « Tu ne devrais plus être là, quand ça va arriver, c'est clair? » Il espère que ça l'est. Il espère qu'elle va partir et le laisser se transformer, en paix, seul. Ce n'est pas comme si elle pouvait l'empêcher. Alors, qu'elle parte. La pleine lune commence à faire son apparition. Qu'elle parte.

NOS SOMBRES PENSÉES

« Can you even imagine yourself in paradise? even the daughter of gods must know loneliness, must sometimes want nothing more than to be trapped in a hell of forevers. Thank me, you queen. I’ve given you forever. »

« Maeve ? » elle est là, elle se tient debout, elle ne bouge pas, elle ne tremble pas. Pas de faux, pas de faux-semblant. Elle porte un simple pantalon en tissu, de vieilles baskets et un pull en maille gris qu'elle a depuis des années. Dans sa main ? Il y a sa baguette magique et dans ses yeux ? une volonté de fer, une volonté inébranlable, celle de ne rien lâcher et surtout, de ne pas l'abandonner. Ses cheveux sont remontés en un chignon mal fait, mais qu'importe, elle se moque bien des quelques mèches qui lui retombent devant le visage et lui donne un aspect fantomatique. Elle passe une main pour balayer les mèches et les placer derrière son oreille, son regard ne démontre que sa grande détermination. Elle ne va pas abandonner, pas lui, pas björn, pas son frère, pas son bouclier, pas son monde. Elle fait un pas en avant, deux pas et entre dans la planque sans demander une quelconque autorisation à ce colosse qu'est son grand-frère, elle s'en moque bien, des autorisations. Elle le fixe, elle le dévisage presque, il pensait vraiment se cacher dans ce trou à rats loin des regards ? loin d'elle ? il ne peut pas. Ils sont liés par le sang et le nom, par l'amour et par la haine. « Maeve, putain, qu'est-ce que tu fous là? Sérieusement, dégage ! » elle ne répond pas, elle lève les yeux vers le ciel à peine visible du lieu misérable où ils se trouvent. Elle arrive, la lune rouge, la lune de sang. Elle arrive, derrière l'épais couche de nuages qui se dissipe petit à petit, seconde par seconde, minute par minute. « Je ne peux pas. Je ne peux pas partir. » lance-t-elle à voix basse avant de poser à nouveau ses prunelles sur celles de Björn. Un duel silencieux, un duel bien présent. Elle ne peut pas partir, elle s'y refuse même. La blonde serre un peu plus sa baguette dans sa main, qu'est ce qui va se passer ? Björn a le sang empoisonné, un poison sauvage et qui crache la mort. Bien sûr, le sentiment de culpabilité la ronge, constamment car elle a abîmé son bouclier, la personne qui au fond, lui tient le plus à coeur. Elle le sait, elle le renie, mais elle finira pas l'accepter car c'est l'atroce vérité, elle l'aime d'une violence meurtrière et par amour, elle ne peut pas le laisser là, seul, à lutter pour ne pas devenir une bête. « Tu ne devrais plus être là, quand ça va arriver, c'est clair ? » elle ne répond pas. Maeve se plonge dans un mutisme profond en observant la pleine lune. Ca y est.

Les premiers rayons argentés frappent la planque, traversent les fissures entre les poutres poussiéreuses et éclairent les Goyle. Maeve observe son frère, cette rage folle qui va grandir en lui, le ronger, le dévorer de l'intérieur. Son coeur s'emballe peut-être déjà, son sang résonne-t-il dans sa tête ? Ses pensées se dissipent ? Des questions dont elle ignore les réponses, mais elle n'attend pas. Elle lève sa baguette d'un geste vif et précis, son regard n'est pas froid, il est compatissant et combatif à la fois. « Everte statim. » sa voix est claire, d'un calme qui trahi le frisson qui s'empare d'elle. Son frère est propulsé en arrière, contre le mur tandis qu'elle lance un nouveau sort, un maléfice cette fois. Des chaînes sortent de terre pour le saisir et le forcer à ne plus bouger. Elles s'enroulent comme un serpent autour de sa proie et l'enserrent au niveau des poignets, des bras, des épaules. Un animal privé de sa libération. Elle souffle et baisse sa baguette. « Tu peux me repousser autant que tu veux, Björn. Je suis ta soeur. Je suis une partie de toi comme tu es une partie de moi, nous le savons tous les deux... On ne peut pas nous défaire comme le jour et la nuit, comme le soleil et la nuit. L'un ne va pas sans l'autre. » Maeve fait un pas en avant, deux pas et se baisse pour être à hauteur de Björn. Elle l'observe silencieusement, comme quand elle était petite et qu'elle le regardait dormir. Il est beau, il est sombre, il est ténébreux, mais ses yeux changent, sa pupille diffère, l'animal résonne, la bête féroce a faim. « Je suis et je serai là comme tu as toujours été là pour moi. » la détermination ne fait aucun doute et tandis que le clair de lune atteint son paroxysme, elle dépose sa main sur la joue de son frère, caresse du bout des doigts la peau et sent sous sa peau, sa barbe de quelques jours qui repoussent. Elle sourit et approche son visage du sien, pose son front contre le sien, ferme les yeux. « Je reste. » Maeve ouvre les yeux et dépose un léger baiser sur la joue de Björn, un baiser pour conjurer le mauvais sort, pour prouver son attachement, ses sentiments refoulés. Elle se lève, recule et tend sa baguette. Ca va commencer, la bête va prendre le pouvoir et elle doit lutter.

« Je ne peux pas. Je ne peux pas partir. » Elle a besoin d'aide peut-être? Trois pas en arrière, et c'est bon. Trois pas en arrière, et elle n'est plus là. Trois pas en arrière, et il pourra être certain qu'elle sera saine et sauve, saine et sauve de lui. Trois pas en arrière, et il sera seul. Seul, totalement seul. C'est mieux, mieux pour lui, mieux pour elle. Sans se transformer en loup, il devine qu'une fois la pleine lune levée, il deviendra incontrôlable, davantage que sous sa forme d'être humain. S'il blesse, voire tue un moldu, un sorcier, il ne le vivra pas si mal. Il le fait quotidiennement, en pleine conscience, sans remord. Mais il s'agit de Maeve. Pas Maeve, surtout pas Maeve, ne pas la blesser, tout sauf ça. Il ne lui demande pas grand chose, juste de le laisser pour cette nuit. Ce n'est rien de difficile. La nuit va passer, désagréablement, probablement. Incontrôlable. Possédé par un pouvoir dont il ne veut pas. Perdant sa si précieuse liberté. Se perdant lui même. Et il n'y a personne pour se soucier de cette transformation, pour se soucier de Björn perdant son humanité, s'il en a une. A part Maeve. Toujours Maeve, présente pour lui. Maeve qui se montre prête à risquer sa vie auprès de lui. Maeve qu'il ne veut surtout pas blesser, qui ne devrait pas être à ses côtés, pas maintenant, pas dans la monstruosité qui va se produire. Maeve, il ne supporterait pas de la blesser, pas de le perdre. Maeve, il l'aime, il voudrait la savoir loin de lui.

Ca arrive. Finalement. Il le sent, il sent qu'il ne pourra pas combattre éternellement. Björn, la terreur imbattable qui sent cette chose qui s'insinue en lui et qu'il ne parvient pas à vaincre. Le sang qui bat dans ses veines, son coeur qui s'accélère, son crâne qui explose, son âme qui succombe à cette malédiction. « Everte statim. » Björn, il a du mal à comprendre ce qu'il se passe. Déjà parce qu'il donne toute son énergie à lutter contre le sort que la pleine lune lui fait subir, en vain. Propulsé en arrière, des chaines qui le retiennent prisonnier. Prisonnier, priver encore et toujours de liberté. Étrangement, son manque de liberté devient le cadet de ses soucis. L'envie de sang. Plus forte que tout. Plus forte que Björn. Plus forte que son amour pour sa jeune soeur. « Tu peux me repousser autant que tu veux, Björn. Je suis ta soeur. Je suis une partie de toi comme tu es une partie de moi, nous le savons tous les deux... On ne peut pas nous défaire comme le jour et la nuit, comme le soleil et la nuit. L'un ne va pas sans l'autre. » Björn se marre. Le frère et la soeur Goyle ne font jamais, ô grand jamais dans le sentimentalisme. Et la soeur peut-être moins que la brute. Björn, il se contente de sauver les fesses de Maeve, ça lui semble largement suffisamment. Et une fois la nuit passée, il les sauvera encore, comme toujours, mettant sa vie en danger pour s'assurer que celle de Maeve perdure. « Tu es mignonne quand tu parles d'amour, Maeve. » mais stupide, tellement stupide. Bientôt, il ne sera plus son frère, il ne sera plus humain, il sera un monstre, un véritable monstre. « Je suis et je serai là comme tu as toujours été là pour moi. »  Il ne la voit plus. Ses yeux se lèvent vers le ciel sombre, vers la lune brillante, vers sa malédiction. Sourire aux lèvres, il ne combat plus la damnation. « Je reste. » Il ne voit pas, il n'entend pas, plus. Maeve, sa soeur, n'existe plus. Plus rien n'existe. Il ne s'agit plus de Björn, il ne s'agit plus de Maeve. Il s'agit d'un animal enchaîné par elle, d'un animal à la recherche de la liberté, d'un animal à la recherche de sang, de son sang. Son baiser, son baiser inutile, son baiser qui faillit à réveiller l'humain qui s'est endormi, son baiser qui ne lui fait rien ressentir, son baiser qui n'éteint pas la malédiction. Les chaines, la baguette pointée sur lui. L'animal qui craque. D'abord, satisfaire le désir de liberté. Ensuite, son besoin de sang. Se débattre, se délivrer. La tuer. La tuer, à tout prix. La tuer car elle est celle qui le retient prisonnier. La tuer, lui arracher sa chair. Pupilles totalement dilatées, montrant ses dents, il tire sur les chaines. Il tire, encore et encore, de toute ses forces, de ses forces d'animal. Mettre fin à la maîtrise qu'elle a sur lui. Ses chaines, il les sent se briser. Libéré, le réveil de sa colère. En l'attrapant par la gorge, il se rue sue elle. Sur Maeve, Maeve qu'il s'est donné pour mission de protéger de tous, coûte que coûte, Maeve qu'il est incapable de protéger de lui, de la bête  qui répond uniquement à l'appel du sang et pas à celui de l'amour d'une soeur.

Tout se passe vite, trop vite. Maeve est rapidement débordée. La pleine lune est là, au dessus d'eux et elle rayonne de son maléfice, elle éclate de toute sa malédiction. Björn s'en va, il part ailleurs et laisse la bête crier en lui. Maeve recule d'un pas, la voici dos contre la mur. Sa main tremble, sa conviction flanche tandis que les paroles de son frère s'articulent mal, autour d'une voix plus grave, plus bestiale, laissant place à l'animal qui domine le reste, le fauve assoiffé de sang. « Tu es mignonne quand tu parles d'amour, Maeve. » elle plisse les yeux, sa réponse ne se fait pas attendre, elle n'aime pas ce ton, elle n'aime pas qu'il se moque d'elle, surtout pas dans cette situation où la sorcière n'est que porcelaine, aussi fragile que du verre. « La ferme. » ordonne-t-elle d'un ton aussi autoritaire que celui de leur père. La froideur est présente et entre les enfants de Gregory, il est devenu difficile de se parler. Ils ont toujours été comme ça, Björn et Maeve, plongés dans un mutisme profond où les actes remplacent les mots, où les mots sont censurés et où les sentiments sont pour les faibles. Mais Maeve le sait, du plus profond de son être, dans les ténèbres qui s'assombrissent, elle le sait. Sans Björn, elle est faible et c'est presque vital, ça s'empare d'elle avec une force féroce comme la bête qui ronge son ainé, qu'elle doit être là et ne bouge pas. Sa main peut trembler, elle ne flanchera pas, c'est hors de question.
« Björn... » elle l'appelle, comme une main qui se tend pour dissiper les ténèbres car à ce moment précis, les chaînes lâchent, elles se brisent sous la force qui envahie le corps de son frère. Le feu s'anime, la rage hurle et ses yeux ne sont plus les mêmes. La pupille change, elle se vrille, elle se tourne et Maeve en lâche un cri d'effroi sous la surprise. Björn s'éteint et la bête apparaît. Elle ne s'attendait pas à ça, elle le reconnait, elle se sent fragilisée mais elle ne doit pas tomber. Elle souffle tandis que les chaînes se brisent dans un éclat bruyant, dans un fracas qui résonne tout autour de la grange miteuse. « Voyons, ressaisis-toi pauvre cancre. » elle crache ses mots, le serpent sort son venin face aux griffes de l'animal. Elle ne donne plus dans les sentiments ou... Pas que. C'est un tourbillon qui s'empare de la sorcière. Un mélange malsain entre amour du sang et colère ainsi qu'une pointe de remords. Elle fronce les sourcils, elle ne lâche pas son frère qui se lève, il ne peut pas. Il ne peut pas lui faire de mal. Elle se répète cette phrase dans son esprit embrouillé, mais elle doit agir. Elle se l'est promis en venant ici. Elle ne tremble plus, Maeve.

« Crucio. » les mots claquent sous sa langue, la volonté est de fer et le faisceau d'un rouge obscur s'abat sur son frère. Elle connait ce sort, elle l'a appris il y a quelques jours désormais et si elle n'agit qu'entant qu'amatrice, elle reste douée et la douleur est là, bien présente. Tandis que le sort s'acharne sur son frère, elle souffre Maeve, elle pleure. Les larmes coulent contre sa volonté, elles serpentent le long de ses joues et elle recommence encore et encore. L'amour dans la douleur, la douleur envenimait pas l'amour. Crucio ! Crucio ! elle tonne, elle hurle, elle gueule comme un loup à la lune. « TU NE PEUX PAS ÊTRE AUSSI FAIBLE ! » elle en perd sa voix tandis qu'elle fait un pas vers son ainé. « Tu ne peux pas la laisser gagner... Björn gagne toujours. » souffle-t-elle en cessant de lancer le sortilège. La poupée qu'elle est n'est plus de porcelaine, elle est de fer et elle ne se brise pas si facilement. Tous les sentiments sont là, peur, pouvoir, amour, compassion, culpabilité, insouciance et même vengeance, mais aucun domine. L'un comme l'autre, ils frappent Maeve et s'empare de son âme damné. Elle approche, elle pose sa baguette sous la gorge de Björn et appuie, elle ne le quitte pas des yeux. Au final, peut-être que la peur n'est qu'un mirage pour prétexter son envie de le serrer contre elle. « Si tu meurs, je meurs. » ils le savent tous les deux, ils sont liés, depuis leur naissance ils le sont et Björn a toujours été là, il s'est brisé les os pour elle alors c'est à son tour maintenant. Maeve porte Björn, elle lui offre tout d'elle, ses épaules, ses bras, sa vie, ses lèvres. De sa main libre, elle saisit ses cheveux et les tire pour attirer son visage contre le sien. Elle garde les yeux ouverts quand leurs lèvres se touchent et se scellent dans ce baiser diabolique, dans ce baiser qu'elle attend et qui hurle en elle depuis longtemps, depuis toujours. Elle veut éveiller en lui ce sentiment qu'il taire depuis trop longtemps, elle veut le ramener à elle, tuer la bête, la piétiner par la seule force de sa volonté, elle peut le faire, elle le sait, c'est son rôle, son devoir. Elle recule le visage, des lèvres de sang après lui avoir mordu sa lèvre pour lui prouver qu'elle a le contrôle, qu'elle domine ce duel. Elle recule et dévisage presque Björn. « Tu n'es pas faible, nous le savons tous les deux, alors prouve-le. »

Björn n'est pas un saint, au contraire, il s'est habitué, aime être un démon créant la douleur chez autrui. Il méritait certainement que quelque chose de désagréable lui arrive, d'être puni, de se faire tabasser, de mourir assassiné dans une ruelle sombre. Peut-être même d'être mordu par un loup-garou. Mais pas ainsi, pas sans faire la seule bonne chose qu'il sait faire, pas en protégeant sa Maeve, pas en la punissant autant que lui. Il s'imaginait qu'elle ne le suivrait pas, qu'elle accepterait son choix de subir cette transformation sans elle, sans personne, qu'elle ne prendrait pas le risque d'être en son contact durant sa première pleine lune « Björn... » C'est injuste, pas pour lui, pour lui, ce n'est qu'un juste retour des choses mais Maeve, Maeve est innocente, Maeve ne devrait pas voir ce spectacle d'horreur, ne devrait pas avoir à supporter cette épreuve qui n'appartient qu'à Björn. Elle pourrait s'enfuir, prendre ses jambes à son cou devant cette bête qui a été, un jour, son frère parait-il mais elle reste debout, faisant face à Björn, à ce nouveau Björn combattant avec lui, contre lui. « Voyons, ressaisis-toi pauvre cancre. » Björn, c'est qu'un homme. Certes, un homme plus violent que les autres, mais un homme, rien d'autre. Un homme qui n'arrive soudainement pas à vaincre, qui se sent affaibli, qui ne sait plus qui il est, ce qu'il est, qui ne sait plus qui elle est, ce qu'elle lui veut. Son sang, c'est son sang qu'il veut, qu'il aura, dont il va s'emparer, même s'il doit la tuer pour plonger ses canines dans sa chair. Elle n'est pas plus forte que lui, elle ne peut pas l'être, il va la massacrer s'il le faut. « Crucio. » Le monstre ne s'y attendait pas, il ne s'attendait pas à ce que la femme riposte, qu'elle soit capable de le combattre, lui, qu'elle soit capable de le blesser. Plusieurs fois, elle continue de s'acharner sur ce corps qui s'est perdu, qui ne voit qu'une proie qui s'imagine pouvoir survivre face à lui, face à cette chose qu'elle affronte.

Il n'en peut plus, il serait temps de se débarrasser d'elle, que ce combat futile s'arrête, elle est déjà morte, telle est l'évidence. La douleur qui encombre Björn, les sortilèges qui frappent contre son corps fragilisé, la bête paniquerait presque face à cette résistance. Faible est Björn, forte est la bête. « TU NE PEUX PAS ÊTRE AUSSI FAIBLE ! » Sourd, totalement sourd. Combattre, essayer de combattre, il n'en est même plus question. Björn n'est plus, ne pense plus, ne peut raisonner la bête face à l'attaque qu'elle essaie de porter sur Maeve. Björn est comme mort, son corps n'obéit qu'à la volonté de ce monstre inhumain, plus à la sienne. Si une bête attaquait Maeve, il la tuerait, il serrait les mains contre son cou, il éteindrait la vie en elle avec plaisir, mais il ne serait jamais cette bête, il ne la blesserait jamais, peu importe les conditions, peu importe les malédictions, il ne causerait jamais le moindre mal à Maeve. « Tu ne peux pas la laisser gagner... Björn gagne toujours. » Pas cette fois-ci, le combat est perdu par Björn. Maeve peut le gagner, peut-être, probablement pas, le ramener vers elle, le réveiller, lui rappeler son humanité invisible, lui rappeler que cet état ne lui est pas si naturel, que ce n'est pas lui, pas totalement. A moins qu'il n'ait été qu'un monstre déguisé en homme durant toute sa vie. Une mascarade. « Si tu meurs, je meurs. » Non, lui, le monstre, il ne meurt pas, il ne meurt jamais, pas avant la fin de la pleine lune, pas avant de ne l'avoir tuée, pas qu'avant elle, elle ne soit morte, pas avant qu'elle n'ait rendu son dernier souffle, pas avant qu'il ne lui ait rendu son compte pour l'avoir enchaîné.

Il se passe quelque chose, le monstre ne comprend pas quoi, Björn ne comprend pas quoi mais il se passe bien quelque chose en l'être humain. Il dormait, il avait laissé la bête prendre le contrôle de son corps et de son âme, plus facile que de devoir se battre contre elle. Il est plus simple de se laisser avaler par le monstre que de le rejeter loin de lui. Des lèvres sur les siennes. Björn qui est perdu, qui ne se retrouve plus dans la ligne temporelle, qui ne comprend pas, qui ne comprend rien, perdu. Le visage de Maeve près, trop près, collé au sien. Tourbillon de sentiments contradictoires, amour, colère, incompréhension. « Tu n'es pas faible, nous le savons tous les deux, alors prouve-le. » Elle l'a mordu, lorsqu'elle l'a embrassé, lorsque sa soeur l'a embrassé, il la frappe. Impossible de dire de qui de Björn ou du garou lève le poing sur Maeve. « Va te faire voir. » Maeve, la pleine lune, il n'a pas la force de les endurer. Il est au sol, il recule loin d'elle, recroquevillé sur lui-même. Lamentable petite chose fragile en laquelle il se transforme, plus qu'en bête féroce. Il sent que ça va revenir, il n'en a pas fini, les baisers ne le sauveront pas, ne la sauveront pas. Il ne peut pas, ne veut pas la blesser mais il ne pourra pas s'en empêcher, la bête ne pourra pas s'en empêcher. Ses doigts qui s'enfoncent dans son cuir chevelu pour expulser son besoin si puissant, le monstre n'a pas disparu, il joue avec Björn, il s’immisce à nouveau dans son crâne, l'appel du sang n'a toujours pas été satisfait et Björn a beaucoup trop de difficulté à s'opposer à cette force mystérieuse.

Le coup la terrasse, littéralement. Maeve en perd l'équilibre et tombe à genoux au sol. Elle se moque bien que son pantalon soit tâché, comme ses oncles qui se cassent quand elle essaie de se rattraper, elle se tient la joue, le coin des lèvres et entend la voix caverneuse de son frère se faire menaçante et injurieuse. « Va te faire voir. » elle ferme les yeux et effleure de ses doigts sa lèvre inférieure, fendue en deux. Il a toujours su comment faire mal, bordel. La blonde ouvre les yeux et remarque du sang sur ses doigts, elle souffle et sent que la plaie saigne, que le filet de sang s'écoule le long de son cou. Elle le retire d'un revers de manche, tâche encore ce vieux pull en maille. Il lui fait mal et elle le sent, elle sent au fond d'elle même cette douleur naître et rapidement exploser. Maeve se redresse, elle chancelle un peu et serre sa baguette dans sa main, ses cheveux s'entortillent les uns dans les autres, tandis que sa lèvre enfle doucement, mais elle s'en moque. C'est Björn qui compte, c'est lui qui souffre plus que les autres, plus qu'elle. Elle a compris cela, Maeve. Elle a compris le pouvoir qu'elle lui a donné en l'embrassant. Aimer, c'est offrir le pouvoir à l'autre de nous blesser. Elle lui a donné ce pouvoir et elle a mal pour lui à ce moment. Elle souffle un peu et elle marmonne quelques phrases en conservant ce sourire pimbêche qui lui va si bien, comme une marque de fabrique. « Tu es vraiment un bel enfoiré, tu sais. » Elle ricane, elle fait comme lui un peu plus tôt tandis que ses pupilles le fusillent du regard. Maeve sent cette impuissance qui le ronge et qui la ronge, c'est comme un transfert, c'est de l'un vers l'autre, c'est le lien du sang, c'est le lien malsain et tordu qu'il y a entre les Goyle. « Franchement... c'est tout ? » elle fait un pas, deux pas en avant vers lui. Elle comprend enfin le jeu et ce qu'elle doit faire. Oui, elle veut le protéger, mais elle ne peut pas l'enfermer, l'enchaîner, elle doit assumer. Elle doit encaisser Maeve, elle doit prendre sur elle, un bouclier, c'est ça non ? C'est encaisser les coups, se relever toujours et ne pas se fendre. C'est ce que Björn a toujours été, c'est ce qu'elle doit être capable de faire.
« Debout, lève-toi, allez ! » elle fronce les sourcils et approche en bousculant du bout des pieds son frère, elle veut qu'il se lève, qu'il cesse de se torturer, qu'il explose cette rage en lui, elle doit encaisser, elle n'a pas le choix, c'est son rôle. Maeve serre toujours vigoureusement sa baguette dans sa main, elle cherche à le provoquer, c'est son meilleur atout, son jeu favori et elle a toujours su taper là où ça fait mal. Björn fait mal physiquement, Maeve utilise des coups plus sournois pour faire mal, mais au fond, ils se complètent bien, parfaitement, même. « Allez Björn, allez ! Déchaîne-toi ! Fais ce que tu dois, mais fais le bien et vite, allez ! » elle s'énerve, elle s'agace, elle n'hésite pas porter une nouvelle fois sa main sur sa lèvre d'où le sang coagule. Elle a sur son index, elle se létale sur les deux lèvres, comme un rouge à lèvres sauf qu'il déborde. Elle soutient son regard, c'est une femme et elle n'est pas faible, elle est forte.

« Que dirait notre père s'il te voyait... » elle soupire et ajoute « C'est d'un pathétique... Cogner ta soeur ? La chaire de ta chaire ? Et puis... Une femme, non, je t'assure, il attraperait ton cou pour le serrer dans ses vieilles mains, le serrer jusqu'à ce que tu expires ton dernier souffle pour avoir abîmé sa poupée, son trésor ! » elle parle fort, mais sans hurler, sa voix est claire, audible et le venin est craché sans aucun remord. Elle s'accroche à cette idée, cette futile idée que son frère est toujours là, sous la bête, caché et qu'il entend son appel et qu'il pourra battre l'animal. Elle l'observe un long moment, le silence retombe, la nuit est latente, la lune est de sang. « Tu ne me mérites pas. » la blonde aspire son sang qui coule toujours de sa lèvre, elle grimace, ça pique, ça fait mal et elle crache. Un crachat de salive, mais surtout de son sang. Il éclate sur le crâne de son frère, elle sent son coeur qui s'emballe. La bête est là, elle gronde, elle va exploser, elle va rugir et Maeve est une muraille fragile pour l'empêcher de faire des dégâts, mais elle tiendra malgré les failles, malgré les fissures de son âme. Elle lâche sa baguette, elle desserre sa poigne et le morceau de bois tombe sur le sol boueux, il s'écrase, roule un peu et disparaît plus loin. Maeve doit résister seule, sans artifice, pas de magie, pas de pouvoir, pas de sortilège impardonnable car elle ne saurait pas se le pardonner. « Abîme la poupée autant que tu veux, elle ne tombera pas. » son regard est déterminé, sa passion ne fait qu'exploser. Elle ouvre les bras comme un mort qui attend la sentence. La corde est autour de son cou et elle n'attend que ça, les coups, la douleur, les larmes, le sang, mais elle ne peut pas flancher, on ne tombe pas quand on nait Goyle, on est blessé, mais on ne tombe pas, on en ressort plus fort. Ce qui ne tue pas Maeve la renforce et pour Björn, elle accepte de porter le poids de sa malédiction sur ses épaules.

« Tu es vraiment un bel enfoiré, tu sais. » Il se marre en même temps qu'elle, mais différemment, il se moque d'elle, elle n'est pas la meilleure pour parler, pour lui faire des reproches et il n'a pas été aussi violent que ce qu'elle semble l'entendre. Sa lèvre saigne à peine, un peu, mais Maeve n'a jamais saigné, Maeve n'a jamais pris de coups sévères, Maeve n'a jamais souffert, alors Maeve croit que son frère lui a porté un terrible coup, mais il ne se ferait pas payé pour une telle gifle.  « Franchement... c'est tout ? » Certes, il aurait pu faire mieux, il y pensera au prochain coup qu'il portera sur elle, volontairement ou non, il aurait pu saisir son cou, maintenir sa prise dessus jusqu'à sentir la tête de Maeve exploser sous ses doigts, la soif de la bête aurait été satisfaite, le désespoir de Björn aurait été à son comble. « Debout, lève-toi, allez ! » Il ne bouge pas, lève un regard mauvais, plein de haine à Maeve, il ne veut plus la voir, il veut qu'elle disparaisse de son champ de vision, elle le torture autant que la bête qui le détruit de l'intérieur, sa présence lui fait autant de mal. « Allez Björn, allez ! Déchaîne-toi ! Fais ce que tu dois, mais fais le bien et vite, allez ! » Il n'a pas besoin de ses encouragements, il n'a jamais eu besoin de ceux de personne, en cet instant plus que jamais. Il doit se retenir, puiser dans toute son énergie pour ne pas rugir sur elle, pour ne pas la blesser davantage, pour ne pas se débarrasser de cette voix suraiguë qu'il peine à supporter, pour ne pas éteindre la vie en Maeve. Ne pas la tuer, ne pas la tuer. « Que dirait notre père s'il te voyait... » Gregory Goyle, Björn l'avait oublié celui-là, père et fils ne se parlent quasiment plus depuis des années, depuis que Bjorn lui a tourné le dos, depuis que Björn a tourné le dos à la normalité, depuis qu'il va à l'opposé de Maeve, depuis Poudlard, depuis toujours. Il n'a pas même daigné lui parlait de sa lycanthropie, Maeve est capable de l'avoir fait pour lui. « C'est d'un pathétique... Cogner ta soeur ? La chaire de ta chaire ? Et puis... Une femme, non, je t'assure, il attraperait ton cou pour le serrer dans ses vieilles mains, le serrer jusqu'à ce que tu expires ton dernier souffle pour avoir abîmé sa poupée, son trésor ! » Björn se fiche de ce que son père peut penser, il en a toujours été ainsi et en ce moment de trouble, son imagination ne va pas aux mains de son père sur son cou, mais sur les siennes autour de celui de Maeve. Elle n'a jamais honte, Maeve, elle peut continuer à débiter un tas de conneries sans se reprocher quoique ce soit, elle se croit plus forte que tous mais elle n'est qu'une poupée de porcelaine qui ne pourrait survivre sans son grand frère ou sans son petite papa. C'est peut-être elle la plus pathétique des deux, finalement. « Tu ne me mérites pas. » Björn était calme, il avait presque réussi à faire disparaître la bête mais elle revient à elle et ses yeux brûlent Maeve de colère, de haine.

Björn sait blesser, mais Maeve sait choisir ses mots, sait blesser Björn comme personne d'autres et elle sait se mener à la mort. « Abîme la poupée autant que tu veux, elle ne tombera pas. » Elle tombera, elle tombera, pour une fois, c'est elle qui tombera, c'est elle qui prendra les coups, pas Björn, pas cette fois, c'est son tour. Et Björn, Björn se lève, rapidement, plus rapidement que ce qu'elle devait s'y attendre, il l'attrape férocement par la gorge et le dos de Maeve frappe brutalement un mur. Le première coup ressemblait à une farce. « Je ne te mérite pas, Maeve? JE NE TE MERITE PAS! Regarde toi, Maeve, tu n'es qu'une enfant, une enfant capricieuse et égoïste, tu n'es rien, tu n'es rien sans moi et ce n'est pas papa qui viendra te sauver quand tes conneries m'auront tué. » Il la sent presque trembler, il en est à peu près certain mais il se fiche de ce qu'elle ressent, il se fiche de l'effrayer, il se fiche que la prise qu'il maintient avec force sur sa gorge l'empêche de respirer, il n'a jamais autant mépriser quelqu'un que ce qu'il la méprise, c'est elle, c'est elle qui ne le mérite pas, qui ne mérite pas qu'il la regarde, qui ne mérite pas qu'il la touche, qui ne mérite pas qu'il la défende, qui ne mérite pas qu'il l'aime. Il rapproche son visage monstrueux du sien, il veut qu'elle ait peur, il veut qu'elle sache ce qu'il ressent, il veut qu'elle ait envie de s'effacer, il veut qu'elle sente ce sentiment fort qui embrase Björn. « Regarde-moi, Maeve! regarde ce que tu as fais, à te croire plus forte que tout le monde, regarde cette chose qui me vrille la tête, c'est ton oeuvre. Tout est de ta faute! Tout est TOUJOURS de ta faute! Je te protège et je ne récolte que de la souffrance et d'une malédiction, j'ai passé toute ma vie à te protéger et dis-moi, dis-moi ce que ça m'a rapporté, tu ne sais que me briser. C'est arrivé par ta faute, c'est de ta faute. Je te hais, Maeve, JE TE HAIS!  » Brusquement, il la lâche, lui offrant l'opportunité de respirer à nouveau, se séparant d'elle de trois mètres. Il n'en a peut-être pas fini, il en a peut-être fini avec la bête, il n'en sait rien mais Björn sent sa propre rage bouilloner en lui, une rage dont il ne soupçonnait pas l'existence. Maeve, elle n'a toujours vu qu'elle, elle n'a jamais fait attention à Björn, il n'a été que son pantin dans ses mésaventures. Auparavant, il était le plus fort, il n'avait pas à battre des loups-garous, il lui suffisait mais soudainement il n'est plus à la hauteur, il n'est plus assez fort pour les bêtises de Maeve, il ne la mérite plus. Jusqu'à ce qu'il soit gravement blessé, elle ne s'était pas posée de questions, elle ne s'était pas remise en questions, et elle ne le fera surement pas, elle se fiche des efforts que Björn a fourni pour elle, pour la maintenir sauve, pour que personne ne la blesse, par amour pour elle, même si elle fait tout son possible pour s’empêtrer dans les pires situations, il continue de la protéger. Maeve n'avait jamais montré autant d'amour à Björn, qu'après qu'il ait été blessé pour elle, lui n'a jamais montré autant de haine envers elle. « Je ne te mérite pas? Parfait! Alors, dégage, je ne veux plus te voir! » Elle le dégoutte, elle le dégoutte tellement, elle restera toujours aveugle, elle ne verra jamais ce que son frère, son ange gardien, son héros fait pour elle. Jamais elle ne comprendra à quel point il peut l'aimer.