Les rues respirent la bonne odeur des fêtes, le pain d'épices et d'autres friandises, mais c'est une façade. Tu le sais, tu l'as toujours su. Ce monde n'est qu'une mauvaise blague, une foutaise gouvernée par des bouffons qui portent la couronne depuis trop longtemps et c'est ton rôle. Rétablir l'ordre et te battre pour la liberté, une aspiration noble à laquelle tu crois fermement. Tapis dans l'ombre, tu rôdes telle une ombre malveillante. Tu observes les passants à la sortie des pubs et la neige craque sous tes pieds. Tu t'enveloppes d'une cape et tu caches ton beau visage sous un masque, ta nouvelle identité, toi, déesse des beaux, des laids et des menteurs, toi, Vénus. Tu observes le soleil qui se lève et tu enfiles ta capuche pour zigzaguer dans les dédales du chemin de traverse. Te voici dans une rue plus sombre, loin des passants, loin des sorciers, loin de ses pauvres innocents victimes d'un système qui les dépasse. Tu t'arrêtes devant une porte, tu connais ta mission et Vénus n'échoue pas, elle ne doit pas, tu le sais. Voilà que tu susurres quelques paroles, un sort qui déverrouille la porte d'une ancienne réserve privée et tu entres. Le parquet craque sous ton poids, l'endroit est vétuste, mais tu t'en moques. Tu ajustes ta cape et tu observes les lieux un long instant. Il y a tout le matériel nécessaire pour accomplir ta mission, les cinq avaient raison. Tu sors ton sac de sous ta cape brune et tu mets dedans les potions et autres fioles. C'est à ce moment là que tu l'entends, ton partenaire, le ténébreux Phobos qui fait son entrée pour jouer dans le théâtre des monstres et des damnées. Un sourire s'étire sur tes lèvres qu'il ne peut voir, tu es heureuse qu'il soit sous tes ordres, celui-ci. " Te voici enfin, cher frère. Les cinq t'ont donné les ordres ? Je n'ai pas envie de perdre du temps à expliquer les détails, je n'aime pas les détails ... "

Ils ne font plus qu'un, le masque et lui. Ils sont intimement liés et ses sourires se mêlent à la blancheur de son voile suprême qu'il rêve de colorier de ses doigts d'un rouge sanglant. Que les larmes dansent sous tes coups, Phobos, comme tes intentions sont mauvaises envers tous les faux innocents. Morts, vous allez être. Votre sang fera chanter son cœur et vos pleurs deviendront les instruments mélodieux qui feront danser la fraternité sur vos corps déchirés. Tu t'avances dans la réserve dédiée aux tiens et tu analyses les lieux dans un silence frustrant, tes pieds sont des plumes qui caressent le vieux bois du parquet. Tu entends la porte qui grince et tu décides de t'éloigner dans l'ombre en observant Vénus s'avancer. [...] Te voici enfin, cher frère. Les cinq t'ont donné les ordres ? Je n'ai pas envie de perdre du temps à expliquer les détails, je n'aime pas les détails... Tu enchaînes la conversation de deux pas en avant, lui tirant une révérence. Vénus, quelle joie immense j'ai de voir que je suis sous tes ordres en cette somptueuse journée. Je suis au courant de tout, tu dois maintenant avoir confiance en la main qui détient l'arme. Et d'un geste nonchalant, tu désignes ta baguette. Je t'en prie, ma sœur, quels sont tes ordres ?