FAMILY WILL ALWAYS COME FIRST - POTTERS

« I'll never stop dreaming that one day we can be a real family, together, all of us laughing and talking, loving and understanding, not looking at the past but only to the future. »

Aujourd’hui, il n’y avait pas d’entraînement, pas de match. Alors que tu ouvrais les yeux dans cette chambre, alors que le brouhaha du Chemin de Traverse se faisait entendre, tu poussais un soupir. Tu ne savais pas dans quoi tu te lançais aujourd’hui, tu avais l’impression d’être aveugle dans cette journée. Aujourd’hui c’était le jour du repas de famille. Enfin, ce qui en restait. Il fut un temps où c’était un jour que vous honoriez presque, un jour pour passer du temps ensemble. Et puis Harry s’était mis à passer ces journées là au Ministère et même si tu avais gardé la tradition, plus ou moins quand tes enfants avaient été à Poudlard et quand ils en étaient sortis vu qu’ils n’étaient pas toujours disponibles, cela n’avait jamais été pareil. Tu en voulais à Harry, tu lui en voulais pour tout un tas de choses mais ce que tu ne pourrais jamais lui pardonner c’était d’avoir déçu ses enfants, de ne pas avoir tenu ses promesses envers les personnes qui devraient être les plus importantes dans sa vie. C’était ce que tu ne lui pardonnerais jamais. Tu ne tardais pas à aller prendre une douche et filer dans la cuisine. Il y avait des choses à faire, beaucoup de choses si tu voulais que tes enfants aient leurs plats préférés. Tu ne leur avais pas demandé de choisir, tu ne pouvais pas leur demander cela et peut-être qu’au fond c’était parce que tu avais encore un peu d’espoir pour Harry, de l’espoir qu’il se réveille au moins pour eux. Mais il ne l’avait pas fait depuis un an et tu savais que si tu voulais garder cette famille sur pied ce serait toi qui allait devoir le faire. Enfin sur pied … Tu aimerais que tes enfants soient là les uns pour les autres comme tes frères avaient toujours été là pour toi. Tu savais que ce n’était pas le cas mais en même temps tu avais de l’espoir pour James et Albus parce que tant qu’ils auraient Lily, ils auraient ce lien entre eux, ce lien qui ne pourra jamais se briser parce qu’ils l’aiment tous les deux à mourir et Lily c’est peut-être le seul sujet sur lequel ils sont d’accord. Mais toi tu sais qu’ils s’aiment James et Albus au fond, derrière toute cette haine qu’ils vous laissent voir. Mais ils ont hérité du caractère entêté de leur père et de ton fort caractère ce qui n’est pas toujours bon tu dois l’avouer. Tu te laisses prendre par ta tâche. La cuisine a toujours été quelque chose qui te détendait, quelque chose qui te ramenait dans ta jeunesse, dans la cuisine du Terrier alors que tu aidais ta mère.

Les heures passaient et l’heure du rendez-vous approchait. Tu savais qu’ils seraient tous là, plus ou moins à l’heure mais ils seraient là. Tu ne savais pas combien de temps ils allaient rester, tu espérais qu’ils allaient rester le plus longtemps possible mais un excès de colère n’était jamais loin … Même si ce repas n’avait rien de particulier parce que tu réunissais tes enfants régulièrement, tu avais une nouvelle à leur annoncer. Tu n’allais plus habiter dans cet appartement, tu quittais Londres pour la campagne et pas n’importe laquelle. Tu ne pouvais pas revenir au Terrier, tu n’avais aucune envie de perdre ton indépendance en revenant vivre au Terrier avec Ron et Hermione mais tu t’en rapprochais toutefois. Loutry Ste Chaspoule avait toujours été ta maison et tu étais heureuse d’avoir trouvé la propriété de tes rêves. Pas trop grande, pas trop petite parce que tu comptais bien y recevoir tes petits enfants un jour, juste ce qu’il fallait et avec un jardin qui pouvait accueillir un terrain de Quidditch improvisé. Tout ce qui te fallait. Tu ne tardais pas à dresser la table à l’aide de ta baguette magique. Hermione adorait te le faire faire à la manière moldu au Terrier quand vous n’étiez que trois mais ce n’était pas ce que tu préférais. Tu retournais t’occuper de ton déjeuner jusqu’à ce que la sonnerie de la porte retentisse. Tu allais enfin avoir un peu de compagnie. Tu ne le dirais jamais à personne mais la solitude était ce qui te pesait le plus dans cette nouvelle vie. Habituée à des intérieurs remplis de rires et de monde, te retrouver seule était quelque chose de nouveau. Tu allais ouvrir la porte avec un grand sourire. Tu n’étais pas une Weasley pour rien, la famille c’est le plus important et ça le sera toujours.

(...) tandis que Ginny attendait l'arriver de ses enfants, sa crinière rousse n'avait pas manqué d'attirer l'attention. Ainsi, un jeune photographe de la Gazette se trouvait près de la porte et guettait l'arriver de ses enfants. Il espérait prendre le cliché parfait et harceler les Potter, caché dans une ruelle sombre, il allait et venait, attentif avec son appareil photo.

WE DO NOT FORGET - POTTERS

« nous avions dix ans à peine, tous nos jeux étaient les mêmes, au gendarme et au voleur, il me visait droit au coeur, bang bang. »

Le vent froid qui claque contre son visage, les mains cachées, le nez rouge. Le souffle glacé vient caresser la nuque du Potter, qui peu à peu, arrive à sentir ses poils s'étirer sous ses manches. Il déteste les mois froids. Pour sa mère, son héroïne, Albus serait capable de tout. Elle est celle qui pendant les premiers jours de sa scolarité était devant les critiques de James, à empêcher les disputes. Il sait qu'il n'a jamais rendu la vie facile à son étoile bienveillante et en est désolé. Il voit ses sourires forcés en public. Harry est un con. Comment peut-il envisager de la voir aux bras d'un autre ? Albus n'est peut-être pas le plus fort pour exprimer ses sentiments, mais il sait que les yeux qu'elle avaient pour lui étaient bien plus brillants que ceux qu'elle avait à son égard. Elle l'aimait.. mais peut-être pas lui. C'est pourquoi il s'avance vers le point de rendez-vous - un repas de famille, avait dit Lily forçant son frère à faire le déplacement. Après tout, il doit bien faire ça pour elle. Ses yeux se posèrent enfin devant la porte mais il ne fit rien pour l'ouvrir. Anxieux. Et si Harry est là ? Et si ce monstre est là ? Va-t-il rester ou bien lui envoyer un sortilège en pleine figure ? Va-t-il fuir pour ne pas dévaster les choses ? Il ne sait plus Albus. C'est impossible d'être hypocrite à ce point, d'être si mauvais père/époux. Potter contracte sa mâchoire, avançant sa main en direction de la porte quand soudain un bruit attise la curiosité du jeune garçon. Tout en fronçant ses sourcils, il s'avance en direction de la ruelle juste à côté. Sombre, longue.. Des poubelles entrouvertes dont certains chats les utilisent comme domicile. Il n'est pas fou, quelqu'un ou quelque chose vient de faire un bruit à seulement quelques pas. Il s'avance, la baguette qui glisse le long de sa manche. Personne ne peut embêter d'avantage cette famille, sa famille.

Le vent se coupe. Les sons extérieurs n'arrivent plus à ses tympans sauf le claquement des phalanges contre la porte. James vient d'arriver, c'est déjà une bonne nouvelle. Un bruit recommence. Un click. Le bruit d'un appareil photo. En quelques secondes Albus arrive vers les poubelles, repoussant des cartons, des sacs.. Avant de tomber nez à nez devant un visage masculin pas plus âgé que lui. Sa mâchoire se contracte. Ces infâmes cafards sont partout. Cette fois les clichés ne passeront pas, les rumeurs ne circuleront pas. Sa baguette vient se nicher dans sa main, il agrippe aussi sévèrement qu'il attrape le col du photographe avant de le claquer avec force contre le mur, l'arme collée sur sa gorge. « lâche-moi ! » hurle-t-il en tenant le poignet de son attaquant. Les yeux sombres d'Albus ne quittèrent pas les iris du plus jeune des deux. « ta vie ne doit rien valoir à force de gâcher celle des autres. » Sa voix est calme. Posée. Rassurante comme mystérieuse, doux mélange que les Potter ne peuvent oublier. Ses lèvres se rapprochent, son souffle se claque contre son visage. « sectumsempra ». Un sortilège. Le seul qui empêche les larmes de tomber même dans la souffrance. La main d'Albus vient se déposer contre les lèvres du jeune homme, étouffant ses appels à l'aide. Severus ne sourit pas. Il garde son calme. Toujours. Dans sa tête les choses sont moins claires. La formule qu'il vient de prononcer le force à remonter quelques mois auparavant.. C'était son frère devant lui. C'était lui qui devait goûter ce sort avant l'actuelle victime. Peu à peu.. L'homme devint plus grand, les cheveux plus sombres. James qu'il imagine. Le corps tombe, encore chaud. Vivant ou presque. Albus attrape l'appareil puis range sa baguette avant de lancer le pauvre garçon dans l'une des poubelles. Les chats qui miaulent et qui fuient.

Trois coups contre la porte. James qui ouvre.
Dommage.
« j'ai pris un appareil. ce n'est pas tous les jours que l'on organise un repas comme celui-là. »

A l'approche du début du mois de décembre, tout Londres semble être en effervescence. Les sapins trônent dans les rues, on les vend pour plusieurs noises et les vitrines se parent de leurs plus belles décorations. On aperçoit plusieurs gérants qui vont léviter des boules et des bougies, des guirlandes et même des bonhommes de pain d'épices dans leur magasin. Nul doute que cette année, Noël sera une fête à ne pas manquer, sauf peut-être pour les Potter. Eux, ils n'ont pas le coeur à la fête. James en tout cas n'a pas envie de célébrer quoique ce soit. L'ombre de la trahison de son père plane toujours et a divisé encore plus la famille qu'elle ne l'est déjà. Dans un léger soupir, il marche le long du chemin de traverse et observe les sorciers se préparer pour les fêtes. Il ajuste son écharpe aux couleurs de sa maison, celle qu'il conservera sûrement jusqu'à sa mort et les souvenirs de Gryffondor refont surface. Il repense à son tout premier noël là-bas, le grand sapin qui trônait devant les sabliers, les salles de classe qui devenaient plus attrayantes et dynamiques. Même les cachots avaient un tout autre visage durant cette période. James se souvient qu'il aimait se rendre avec Freddy et Rose dans les boutiques de Hogsmeade pour dénicher quelques cadeaux, même pour Albus. Il a toujours acheté un cadeau pour Albus, mais n'a jamais eu le courage de lui offrir. Peut-être craignait-il que son frère ne se moque de ses cadeaux avec les autres vipères ou que Albus ne l'ouvre même pas, qu'il le jette dans le feu. C'est idiot quand James y pense, mais il n'a jamais réussi à passer au dessus de cette crainte. Néanmoins, dans sa route pour se rendre à ce dîner familial - ou presque, car Harry n'est pas le bienvenu et James n'en blâme pas sa mère - il s'arrête devant une boutique qui vend des friandises. Il observe la vitrine et salive devant les baguettes au sucre. Une idée germe et James se pose mille et une questions. James hésite, il est comme ça, toujours hésitant derrière une fierté qui n'est qu'un mirage au fond. Il hésite oui, mais il entre dans la boutique. La cloche sonne et il attend son tour avant de demander à prendre un lot de plusieurs brandy snaps, ces cigares à la crème et au chocolat anglais qu'il adore et que sa mère a toujours fait lors des fêtes. Il sort et reprend sa route en grignotant sa baguette au sucre. Peut-être que cette fois, le repas se passera bien, que Albus et lui s'entendront. Souvent, James a envie de voir ce frère qui est plus un étranger. Le voir et s'excuser, lui dire qu'ils peuvent repartir à zéro et après une chaleureuse accolade, ils se moquent l'un de l'autre affectueusement. C'est là, le problème de James. Il rêve beaucoup trop et la réalité se dissipe pour une utopie qui n'a pas sa place.
Ne pas rêver, car les rêves offrent un pouvoir qui n'existe pas.
James et Albus, un rêve idyllique ou un futur possible ?
L'interrogation persiste.

Le vent souffle un peu plus, mord la peau de James qui quitte les rues chaleureuses du chemin de traverse pour s'enfoncer vers des ruelles plus étroites et plus résidentielles. Il lève les yeux vers le ciel grisâtre et se questionne quant aux prochaines chutes de neige. Oui, cette année, Noël a vraiment un goût amer. Il approche et se jure de faire un effort avec Albus, mais à ce moment là, ses pensées sont troublées par un bruit. le bruit d'un métal qui claque, d'un couvercle de poubelle qui tombe au sol. Il cesse de marcher et par réflexe, peut-être parce qu'il est un Potter avant d'être un sorcier, il saisit sa baguette et se range contre le mur pour observer dans la rue adjacente ce qui s'y passe. Il ne voit que l'ombre de son frère qui entre dans la maison et une poubelle qui tremble, des chats qui s'éloignent rapidement de la rue, l'un d'entre eux à la robe blanche lui passe entre les jambes. « Toujours aussi ponctuel... » marmonne-t-il en reprenant sa course. Il ignore la poubelle James et ignore le massacre. Ses yeux ne se posent même pas dessus, il veut juste rentrer dans la maison, se réchauffer et surtout, ne pas laisser Albus cracher encore sur leur père devant leur mère. Même si Harry a tord, même si ce qu'il a fait est dégueulasse, écœurant, affreux, honteux, il ne faut pas en parler. Pas aujourd'hui. Il faut juste respecter la décision de leur mère.
Trois coups.
James entre.
Albus est là.

« J'ai pris un appareil. ce n'est pas tous les jours que l'on organise un repas comme celui-là. » clame-t-il sans la moindre émotion. Les yeux de James se pose sur l'appareil en question. Il remarque l'usure de l'engin, ce n'est pas une première main, mais ce n'est pas ça qui marque l'ainé. Il a été joueur de Quidditch, il connait les journalistes et les photographes, il reconnait aisément les appareils utilisés par les jeunes recrues de la Gazette et ça en est un. « Où est le propriétaire de cet appareil, Albus ? » demande-t-il comme un ordre avant de retirer sa veste et son écharpe. Il approche et l'observe en le poussant légèrement contre le mur dans l'entrée. « Je te préviens, maman souffre assez comme ça alors ne joue pas à ça avec moi, d'accord ? » dit-il avant de reprendre « J'ignore à qui tu as pris cet appareil, mais on est tous ici pour maman alors conduis toi normalement. De mon côté... J'en ferai de même. » souffle James avant d'entrer dans le salon et d'approcher de sa mère et de poser le paquet avec les brandy snaps sur la table. « Maman ! tu vas bien ? Albus est là aussi. Lily devrait arriver bientôt, elle avait une course à faire avant. Oh, je suis passé dans une boutique acheter des brandy snaps, tu te souviens quand tu m'apprenais à en faire ? J'ai toujours adoré ça. » James rit légèrement et embrasse la joue de sa mère. C'est faux, c'est un mauvais tableau car en vérité, l'heure n'est pas au repas de famille, la famille n'existe plus, mais les faux semblants permettent de lutter contre l'atroce vérité et pour le bien de sa mère, James joue à ce jeu.