« Reviens ici, on a pas le droit d'aller là-bas ! » La moue mutine de la petite Fawley apparût au milieu des buissons, faisant face à son frère. Il y avait un petit pré derrière leur maison de Godric's Hollow au bout duquel se tenait l'orée d'une forêt, dans laquelle leurs parents leur avaient défendu l'accès. C'était mal connaître leur fille que de penser qu'elle n'irait pas s'y aventurer... ce qu'elle fit la seconde qui suivit la prise de parole de son petit frère. Partagé entre le fait d'explorer les environs avec sa soeur ou aller regarder son émission sur Magic TV.. Atticus choisit la deuxième option pour le plus grand bonheur de Callidora qui voulait être un peu seule. Explorant la forêt au gré de ses pensées, ses pas étaient automatiques. Elle ne fût sortie de ses songes que par le bruit d'une branche qui cassait derrière elle et des mains qui se posèrent aussitôt sur ses yeux. « Devine qui c'est ! » La voix enjouée de son ami Albus lui parvint aux oreilles. Un sourire étira alors ses lèvres tandis qu'elle se retournait et lui faisait face. Lui aussi avait un sourire sur les lèvres qui faisait écho au sien. « Pourquoi tu es là ? » demanda spontanément Callidora, sans méchanceté aucune. « Crack m'a dit que tu étais par ici. » Hm, il faudra qu'elle apprenne à son petit frère à fermer sa bouche parfois. Mais bon, elle était heureuse d'avoir quelqu'un à ses côtés en cet après-midi. « Tu viens explorer la forêt avec moi ? » C'est ainsi que les deux enfants passèrent tout leur trente et un août deux mille dix-sept à jouer ensemble. « Do, t'es pressée d'être demain ? » ... « Je ne sais pas. Et toi ? » Elle ne savait vraiment pas. Elle était certes pressée d'aller à Poudlard, cette école dont on lui parlait tant, mais d'un autre côté, c'était quelque chose de tout nouveau. Albus joua le mystérieux et haussa les épaules pour taquiner Callidora.  « Faudra que je demande à James, il d.. » Elle fût coupée par la voix de Ginevra Potter qui ordonnait à son fils de rentrer manger le dîner. Puis la voix de Lyanna Fawley résonna aussi contre les arbres qui formaient cette forêt dans laquelle ils s'étaient bien amusés. Les deux mères voulaient profiter de leur progéniture avant qu'ils ne quittent pour la première fois le foyer familial. « On reste ensemble demain ? » demanda la petite blonde, un sourire malicieux aux lèvres. « Bah oui ! », lui répondit Albus, comme si c'était la chose la plus naturelle du monde avant de courir vers son domicile où l'attendait sa famille.

« Par Merlin, que t'est-il arrivé ? », s'exclama sa mère, profondément choquée. Ah oui, sa robe boueuse et ses collants effilés pouvaient traduire à quel point elle avait profité de son escapade dans la forêt. C'était sans compter sur son genou écorché. Elle était tombée à cause d'une branche alors qu'elle essayait de semer le fils Potter pour jouer tout à l'heure. Tandis que madame Fawley allait chercher sa baguette pour soigner un tant soit peu sa fille aînée, Tobias Fawley s'accroupit auprès de Callidora et se contenta de la serrer tendrement dans ses bras. Oh oui, ce grand bonhomme était ému. Il se reconnaissait tellement en sa progéniture. Téméraire, aventurière, souriante, charmeuse déjà à cet âge... Sa petite fille était en train de devenir grande, et il était certain qu'elle était promise à un grand avenir. Son père était si fier d'elle...

Nouvelle colère de Callidora Fawley durant le match d'hier : la joueuse qui pose toujours autant problème ! Le magazine vola à travers tout le luxueux loft du chemin de traverse.  « Quand vont-ils arrêter de raconter des conneries sur toi ? » demanda t-il tandis qu'il se levait difficilement du lit, cherchant ses sous-vêtements à tâtons. « Oh, tu sais, au bout d'un moment, je ne les vois même plus..» répondit Callidora avec nonchalance, s'étirant de tout son long sous sa couette. Elle savait que l'on parlait plus d'elle à cause de son père plutôt que pour ses exploits sportifs. C'était comme ça. Ces journalistes cherchaient le moindre petit prétexte chez Callidora ou Atticus pour enlever de la crédibilité à leur père. Fermant les yeux quelques secondes, elle se réveilla en sentant des lèvres qu'elle ne connaissait que trop bien se balader sur ses joues, son cou, sa bouche. « Je dois retourner voir mon avocat pour les papiers, on se voit tout à l'heure. » La demoiselle lui lança un dernier sourire avant qu'il ne quitte l'appartement. Elle allait se faire un copieux petit déjeuner de sportive quand sa porte d'entrée s'ouvrait à la volée, laissant apparaître le visage choqué de son petit frère. « Ne me dis pas que je viens de voir sortir le grand, que dis-je l'illustre Martin McMillan quitter ton appartement comme si... ? » Ah. Callidora voyait les mécanismes du cerveau de son cadet littéralement s'activer. « T'es encore au lit... » Il se précipita vers sa soeur et souleva la couette d'un seul coup. « ... et en sous-vêtements », constata t-il. « Non, mais je vais t'expliquer.. » Les yeux de Ticus s'écarquillèrent de plus en plus, ce qui la fit sourire malgré le sérieux de la situation. Elle venait de confirmer ses doutes. « Tu sais qu'il a une femme, Calli ?... Non mais j'y crois pas ! Il se passe quoi dans ta tête de superstar ? Imagine papa l'apprend.. » Oh, elle serait sans doute aussi sévèrement punie qu'un mangemort à Azkaban. « C'est ton entraîneur ! », s'exclama t-il, encore sous le poids de l'émotion de la révélation. « Merci Sherlock ! » Sa soeur était la maîtresse du coach des Canons de Chudley. Lequel avait une femme et était directement employé par son père. Le plus jeune des Fawley commençait à réaliser l'énormité de la chose. « T'es dans la bouse. » Ouais, c'est le cas de le dire. Son père serait si déçu d'elle..